Nom : Matheson
Prénoms : Richard Burton
Pays de naissance : Etats-Unis d'Amérique
Date de naissance : 1926
Profession : écrivain et scénariste
Signe particulier : légende vivante
Romans les plus célèbres : Je suis une légende et L'homme qui rétrécit
Nouvelles les plus célèbres : Né de l'homme et de la femme, La robe de soie blanche, Escamotage, Cycle de survie, Quand le veilleur s'endort, La chose…
Signe particulier de son œuvre : la plus rééditée en France (en ce qui concerne les nouvelles)
Domaine de prédilection : mélange angoissant de fantastique et de SF
Premier omnibus de l'auteur
Contrairement à Journal des années de poudre qui est un inédit, Légendes de la nuit compile quatre romans de l'auteur : Je suis une légende, Le jeune homme, la mort et le temps, Otage de la nuit et A 7 pas de minuit. Tous les quatre publiés chez Denoël, les deux premiers ont récemment été repris chez Folio SF. Quant aux deux autres, ils n'ont pas bénéficié d'une grande notoriété. En effet, Otage de la nuit a été le onzième volume de la collection Présence du Fantastique qui ne trouva jamais vraiment son public et A 7 pas de minuit le vingt-deuxième de la collection Présences. Toutes deux ont été créées et dirigées par Jacques Chambon, grand admirateur de Matheson qui quitta Denoël pour rejoindre Flammarion afin de lancer Imagine où il pouvait enfin (entre autre) regrouper dans une intégrale les nouvelles disséminées du maître.
Otage de la nuit
David et Ellen traverse une crise grave. Mariés depuis plusieurs années, leur couple est au plus mal. Ils reviennent sur le lieu de leur voyage de noces afin de tenter une ultime réconciliation après l'adultère de David. Malheureusement, une mystérieuse jeune femme fait irruption dans la maison et il émane d'elle un irrésistible magnétisme. David se retrouve alors tiraillé entre le remords d'avoir trompé sa femme et le désir de recommencer.
Otage de la nuit est un roman mineur de Matheson qui néanmoins se lit sans déplaisir. L'histoire et les personnages tiennent la route même si l'auteur ne fait pas preuve d'originalité. Le coup de théâtre final possède bien la marque du maître, néanmoins, on ne peut que constater qu'il n'arrive pas à égaler l'intensité de celui de ses meilleures nouvelles ou de Je suis une légende. Si Richard Matheson excelle dans les situations angoissantes où ses personnages sont en prise avec la solitude, le malheur, la folie ou le désespoir, on ne peut pas dire qu'il en va de même avec la happy end et la réconciliation au coin du feu de ce roman.
A 7 pas de minuit
Chris Barton travaille beaucoup en ce moment, jusqu'à seize heures par jours. Le projet " top secret " sur lequel il planche pour le gouvernement est au point mort. C'est exténué qu'il rentre chez lui tous les soirs pour y dormir deux ou trois heures et recommencer le lendemain. Un jour, alors qu'il quitte son travail, il ne trouve plus sa voiture. Il emprunte celle d'un collègue et lorsqu'il arrive à son domicile trouve non seulement une femme qui se dit être madame Barton et un homme qui lui ressemble l'accusant d'être un imposteur…
Point de départ d'une course poursuite dickienne, A 7 pas de minuit, écrit en 1993 est un des meilleurs texte de l'auteur (outre sa période 1950-1960). Extrêmement bien rythmé et maîtrisé, il ne laisse pas une minute de répit au lecteur qui se fait balader pendant plusieurs centaines de pages. A chaque chapitre, Matheson nous fait opter pour une explication différente : folie passagère due au surmenage, complot d'agents secrets, désagrégation de la réalité, mise en scène à la The Game (le film de David Finsher) ou détour dans La Quatrième Dimension. Oscillant joyeusement entre hommage et clin d'œil moqueur pour les films d'espionnage, de machination ou d'action, Matheson revient enfin tel qu'on le connaissait et tel qu'on l'aimait. Le coup de théâtre final - non seulement convenu mais en plus téléphoné - ne parvient pas à gâcher le plaisir de la lecture d'un de ses plus long romans.
Un pavé peut-être destiné plus particulièrement aux inconditionnels
Une fin d'année sous le signe de Richard Matheson puisque parallèlement à la sortie de ces deux magnifiques volumes ressort chez J'ai Lu les deux derniers tiers de l'intégrale de ses nouvelles. Résumons : ce volume contient un grand classique que vous possédez sûrement déjà, deux bons romans et un autre mineur (voire décevant). Vous voilà prévenu, vaut-il ses 28 euros ? Vous demeurez seuls juges.