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La Pirate andalouse

Sylviane Corgiat (Scénariste), Christelle Pécout (Dessinateur), Delphine Lacroix (Coloriste)
Aux éditions : 
Date de parution : 29/02/04  -  BD
ISBN : 2731662883
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charlotte   - le 31/10/2017

La Pirate andalouse

Voilà une bande dessinée 100% féminine, un trio gagnant qui assure scénario, dessins et couleurs. Le scénario a été réalisé par Sylviane Corgiat. Cette romancière se lance pour la première fois dans le scénario de bande dessinée avec cet album mais également un autre d’heroïc fantasy : Elias le Maudit qui paraîtra prochainement aux Humanos. Vous avez déjà pu la croiser au détour des rayons polar, SF et jeunesse de votre librairie. A noter qu’elle a notamment reçu le Grand Prix du Livre Jeunesse pour son roman Les Trafiquants de Mémoire (Editions de l’Amitié). La dessinatrice Christelle Pécout est la preuve vivante que la persévérance paie un jour. Après plus d’un an d’envois de crayonnés et autres planches aux Humanoïdes Associés, le projet de Lune d’Ombre est enfin mis en place. Si la bande dessinée est si bien réussie pour un premier album, c’est peut-être grâce à la bienveillance d’un certain François Boucq qui la prend sous son aile et lui prodigue conseils et encouragements.

On la surnomme l’Andalouse, elle est femme dans un monde d’hommes et possède un mystérieux pouvoir qui la rend d’autant plus dangereuse

1193 de l’ère chrétienne soit l’an 589 de l’Hégire, dans les eaux orientales, la tête d’une insaisissable femme pirate surnommée l’Andalouse est mise à prix. Sous les traits de la mystérieuse jeune femme se cache en réalité une grande d’Espagne, Soledad, que la vie n’a pas épargnée. Alors qu’elle se rend aux obsèques de son mari mort en mission aux Baléares, son bateau se fait attaquer par une bande de pirates. Son fils est atrocement tué, et elle-même ne doit sa survie qu’à son travestissement. Sous les traits d’un homme elle échappe au viol mais pas à l’esclavage. Alors qu’elle prie en latin pour la mort d’un de ses frères de misère, l’astrologue du sultan l’entend. La voilà à son service. Patiemment, elle prépare sa fuite. Elle trouve un refuge parfait, un tertre funéraire maudit. Elle y trouve une femme sans âge qui attendait depuis des temps sa venue afin de lui léguer un bien étrange pouvoir.

Dépaysant, intriguant et romanesque

Pour un premier album, nos trois jeunes femmes s’en sortent haut la main. Leur histoire est dépaysante grâce à un savant mélange. Lieu, époque, héros, tout change par rapport au récit traditionnel d’aventure et de piraterie. Le cadre moyen-oriental d’abord, l’époque ensuite : le XIIème siècle est souvent traité, mais le plus souvent on y conte les guerres et autres Croisades. Et surtout, le héros ou plutôt dans le cas présent l’héroïne. La belle Andalouse s’est fait un nom, un nom synonyme de fierté, de loyauté et de mystère. Quel est cet étrange pouvoir qu’elle possède et qui lui permet de donner vie à son ombre ?

Avec un récit très romanesque et mâtiné de fantastique, les trois jeunes femmes remportent l’adhésion de leur lecteur. Elles parviennent à surprendre et dépayser, à écrire et dessiner un récit de piraterie sans effusion de sang inutile, et cela sans que la crédibilité de l’histoire ou la vraisemblance soit remise en question. La confession de Soledad est tout en retenue et en pudeur, sans que soit voilée pour autant la rage qui l’habite depuis la disparition tragique de tous les siens. On s’attache déjà à la belle héroïne à la magnifique chevelure noir ébène, à laquelle les femmes ne manqueront pas de s’identifier et que les hommes aimeront pour sa liberté et son intelligence. On ne souhaite qu’une chose aux auteurs de cette nouvelle série, et à l’Andalouse : Bon vent !

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