Mallworld

S. P. Somtow, de son vrai nom Somtow Sucharitkul, ne se contente pas d'être l'auteur d'une quantité appréciable de romans de S.-F. et fantasy (si on compte les recueils, le nombre dépasse la quarantaine), dont certains ont connu un succès notable (Starship and Haiku, son premier, a reçu le Locus Award ; son oeuvre le plus connue reste cependant la série Vampire Junction). Il est également compositeur (des opéras comme Madana ou Mae Naak, des symphonies comme Mahajanaka...); chef d'orchestre professionnel, et a même réalisé deux films, The Laughing Dead (une histoire de morts vivants pleine d'humour noir) et Ill Met By Moonlight, une adaptation gothique-punk de Songe d'une Nuit d'Eté de Shakespeare... Vous trouverez de nombreuses informations sur le site officiel de l'auteur (www.somtow.com). Mallworld est son deuxième roman. Cette édition présente l'intégralité des neufs nouvelles situées dans l'univers de Mallworld, ainsi que les publicités correspondantes.

Enfermés !

Les Sélespridar prennent très à coeur leur rôle de babysitters de races moins évolués. D'ailleurs, ils nous ont confinés dans notre système solaire (à l'aide d'un mur de force), des fois qu'on aurait l'idée saugrenue d'aller jouer ailleurs dans la galaxie. Ils nous laisseront sortir lorsqu'ils jugeront qu'on a atteint l'âge de raison... Alors, régulièrement, Klutharion, le représentant des Sélespridar, soumet au Vénérable multi-n'uatitudineux Père à cinquante étages des Hauts Sélespridar des exemples de vies humaines sur lesquelles celui ci pourra se faire une opinion des progrès de l'espèce. Ce sont ces neufs exemples qui forment les parties du présent livre. Et quel meilleur endroit pour collecter ces exemples que Mallworld, gigantesque centre commercial de 30 kilomètres de long tournoyant dans l'espace, rêve et cible de tous les mécontents et malheureux du système ?

Impérialisme à l'échelle de la galaxie

Mallworld est un ensemble de nouvelles plutôt optimiste. Chaque récit montre que, malgré notre tendance à nous laisser distraire par des considérations bassement matérialistes, l'humanité n'abandonne pas si facilement ses rêves de liberté, et prend assez mal de se faire prendre de haut par des humanoïdes à la peau bleue qui, non contents de retreindre notre liberté, en profitent pour venir s'amuser parmi les primitifs que nous sommes. Ca vous rappelle quelque chose ? On se demande bien pourquoi... La charge contre l'impérialisme et la société de consommation est cependant nettement moins féroce, et le ton plus léger, que dans, par exemple, Les mailles du réseau, de Bruce Sterling. Cela dit, une visite à Mallworld, le plus grand centre commercial de l'univers, où vous trouverez tout ce que vous avez toujours rêvé (sur mesure, en plus, que ce soit un enfant, un suicide provisoire, une religion, ou du sexe), peut être un bon moyen de boycotter le centre commercial le plus proche samedi prochain...