La farce du destin
Dans la grande famille des auteurs de Polar, Jean-Bernard Pouy est un incontournable. A son actif une bonne vingtaine de romans aux titres évocateurs depuis son premier livre en 1983, Spinoza encule Hegel jusqu'à cette Farce du destin en 2004 en passant par La pêche aux anges, RN 86, Les gros culs, Démons et vermeils, Le Merle et La chasse au tatou dans la pampa argentine. On lui doit également la création des séries Le Poulpe et Macno chez Baleine. A noter que ce n'est pas la première fois qu'il collabore avec Patrick Raynal, l'auteur du Tenor Hongrois et de EX. Ensemble ils ont commis Chasse à l'homme en 2000 aux éditions Milles et une nuits.
Bistrot, ballon de rouge et jeu de cartes
Antoine, moine de son état, a bien du souci avec sa vocation de servir le seigneur. Non pas que le vœu de pauvreté ou l'obligation de porter une robe de bure en permanence le contrarient, mais la vision des femmes le met dans tous ses états. Rien que l'évocation de la vierge l'émeut. C'est dire ! Et en plus il est chargé par sa communauté des courses hebdomadaires au supermarché du coin. Là où il ne peut rien faire pour éviter toutes ces ménagères qui viennent se ravitailler avec leurs tenues suggestives… un jour notre Antoine rencontre par hasard une strip-teaseuse. Ce qu'il ne sait pas c'est que 1 : il va vers les ennuis, 2 : quelques part dans un bistrot Dieu et Le Diable jouent son destin aux cartes.
Rafraîchissant !
La farce du destin est un joyeux petit roman tout en légèreté. Pouy et Raynal nous régalent de bons mots et de situations cocasses. On aime les dialogues percutants et le portrait doux-amer de Dieu et de Satan en petits vieux rigolards. On aime aussi ces petites surprises que les auteurs nous réservent dans leur scénario. Et surtout, tout au long des 170 pages du roman, les zygomatiques sont sollicitées ce qui fait le plus grand bien. Bref, La Farce du destin est un petit régal. Sans avoir la prétention d'être le prochain Goncourt, voilà un livre rafraîchissant. Tant mieux !