La soirée d'Elseneur

Née en 1885 au Danemark, Karen Blixen a vécu une enfance entre aristocratie et haute bourgeoisie. Après des études de peinture, la jeune femme se dirige vers l’écriture et dès 1907 elle publie ses premières histoires dans des revues littéraires danoises. Son mariage en 1914 va l’entraîner vers l’Afrique dans une plantation de café que sa famille a acheté au Kenya. Elle y restera même après le départ de son mari, gérant l’exploitation et écrivant à ses heures perdues. On lui doit notamment Out of Africa et Le festin de Babette, deux romans adaptés en film et qui ont contribué à sa popularité après son décès en 1962.

Fantôme…

La soirée d’Elseneur est un texte assez court tiré d’un de ses recueils. Il nous conte le retour du spectre rendant visite à ses deux vieilles sœurs dans le Danemark du XIXèle siècle. Corsaire, pirate ou bien encore exploitant d’une plantation de tabac à Cuba, le fantôme a eu de son vivant une vie bien remplie. Mais il a été depuis sa jeunesse éloigné des deux femmes et sa clandestinité ne lui a pas permis de leur donner de ses nouvelles. De leurs côtés, bien qu’encore avenantes, elles ont laissé passer les prétendants pour vieillir seules mais ensemble. Les retrouvailles seront riches en souvenir.

Trop court et trop long

Le seul hic finalement dans cette histoire c’est que le véritable sujet de l’intrigue, les retrouvailles, ne font que quelques pages. Sur les 70 que compte cette nouvelle, seules une vingtaine sont consacrées au retour du spectre. Le reste n’est qu’une très longue mise en place de l’histoire. Des deux sœurs et de leur jeunesse, on saura pratiquement tout. Et c’est malheureusement assez ennuyeux (la vie de deux dames qui finiront vielles filles n’a vraiment rien de palpitant, surtout aux XIXème siècle avec toutes ses convenances). Autant dire qu’il faut du courage pour parvenir à la rencontre. Et la rencontre elle-même est décevante. Trop rapide sans doute malgré la joie d’assister enfin à la scène et aux explications du fantôme du frère sur sa vie. Bref, La soirée d’Elseneur n’apporte pas grand chose. Ni au niveau du plaisir de la lecture, ni au niveau de son intérêt scénaristique. A éviter.