Le Livre de Taïlm
Raphaël Drommelschlager, d’origine toulousaine a soigneusement peaufiné sa formation puisqu’il a étudié dans trois écoles : l’ESAG, l’école d’art Maryse Eloy et le CFT Gobelins section dessin animé. En 2002, Guy Delcourt le contacte et ils signent un contrat pour la série Les Voyages de Kaël. Parallèlement, Raphaël Drommelschlager écrit le scénario des Quatre Princes de Ganahan, BD à paraître le 24 octobre 2004 dans la collection Terres de Légendes.
Les longs sanglots des violons de l’automne…
Kaël, jeune violoniste virtuose, trouve dans sa boîte aux lettres un livre rédigé dans une langue étrange qu’il déchiffre pourtant sans peine. Ce mystérieux ouvrage est la porte par laquelle le double maléfique de Kaël compte prendre possession de son corps et de son âme. Cet alter ego démoniaque appartient aux Taïlms, « les fonctionnaires du malheur » et dépossède Kaël de ses souvenirs. Une fois le processus achevé, le Taïlm tente de faire porter la culpabilité d’une série de meurtres à Kaël pour précipiter sa mort et prendre sa place. Mais ce que le livre a défait, le livre peut le refaire sous l’emprise d’une plume angélique…
Des clichés comme s’il en pleuvait…
Aucun cliché ne nous est épargné : de l’intervention du livre dangereux au baiser final sous les feuilles d’automne qui en ronde monotone tombent en tourbillonnant. Les personnages vous les avez tellement croisés que, plus que familiers, ils vous deviennent insupportables. Le commissaire comme de bien entendu a un chapeau mou, une barbe mal entretenue et un caractère bougon. Le pauvre Kaël est un brun ténébreux qui a choisi la musique dès son plus jeune âge et qui a bercé sa mélancolie adolescente en lisant le château d’Argol. Sa sauveuse est une blonde diaphane qui a une revanche à prendre sur le malheur. Le « fonctionnaire du mal » apparaît sur fond de pleine lune, se métamorphose parfois en loup garou et se rit des humains qui persistent à croire au Diable. Dans le sillon du duo BD et CD, il est recommandé sur la quatrième de couverture de lire l’album en écoutant Mendelssohn et Barbara pour mieux se plonger dans l’ambiance de l’histoire.
Atmosphère, atmosphère est ce que j’ai une gueule à me satisfaire des atmosphères ?
Bref ce premier Voyage de Kaël relève du circuit balisé proposé par les tours-opérateurs en terre fantastique : on y croise des figurants grimés couleur locale, on capture quelques belles images et puis on rentre chez soi satisfait de ce dépaysement momentané mais bien content de retrouver son vieux fauteuil. Mais si Raphaël Drommelschlageres laisse son imagination s’aventurer hors des sentiers battus de la littérature fantastique, vous entendrez parler de lui…