Emblèmes est un cas à part dans le petit monde de l'édition des littératures de l'imaginaire en France. C'est tout simplement le seul titre à recouvrir une série d'anthologies périodiques explorant les différentes thématiques du fantastique. Après La Mort, les Rêves, les Vampyres ou bien encore Les Cités Perdues, l'équipe de l'Oxymore s'est lancée à l'assaut de La Mer avec Natacha Giordano à la barre. Et si la tâche pouvait être périlleuse, elle s'est est fort bien sortie !
Ambiance, ambiance...
La lecture de ce nouveau numéro d'Emblèmes est en effet un véritable délice. Le sommaire ne comporte que des nouvelles de qualité. Un petit exploit réussit par très peu d'anthologies. Pour ne citer que quelques textes, on évoquera tout d'abord Triangulaire de Jess Kaan, un magnifique récit sur la traite des noirs et la vengeance des esclaves contre leurs négriers. Ambiance également sombre et triste pour Tribut de Kristine Kathryn Rusch. En pleine seconde guerre mondiale, les marins d'un porte-avion américain sont persuadés d'apercevoir un bateau pirate dans leur sillage contre toute raison. Un récit qui fleure bon la mélancolie avec un héros atypique.
La fiancée du Marin d'Esther M.Friesner joue plus sur la surprise et sur le final pour retourner le lecteur. Un peu comme A la renverse de Julien Girault avec une sorte de sirène à la fois séduisante et cruelle. Friesner met en scène un couple où l'homme est partagé entre la Mer et sa femme. Sauf que la Mer ne lâche jamais vraiment ses marins…
Excellente surprise enfin que Le vin des naufrageurs de Léa Silhol avec un jeune journaliste très attiré par un étrange artiste et sa femme. Qui sont-ils ? Il le découvrira à ses dépens. Et pour finir il faut absolument lire Le Rêve ivre du capitaine Jim de Gary A.Braunbeck. Une petite merveille.
Un très bon treizième numéro.
Ce treizième numéro d'Emblèmes est une vraie chance de passer un excellent moment. Toutes les nouvelles sont de petits bonheurs. On y trouve un fantastique intelligent, émouvant et cruel. Les auteurs sélectionnés ont su faire preuve de finesse et de sensibilité. Autant dire que ce numéro spécial est à découvrir de toute urgence. Cela faisait longtemps qu'une anthologie n'avait pas été aussi emballante. Merci l'Oxymore, merci Mme Giordano.