L’Homme qui refusait de mourir

L’Homme qui refusait de mourir

Isabelle Plongeon n’est pas tout à fait une inconnue dans le monde de la BD. Depuis ses débuts il y a quelques années, elle a signé quelques séries assez remarquées comme ADN Project avec Zerriouh, Les Seigneurs d'Agartha avec Philippe Briones, un nouveau cycle sur Les Ailes du Phaeton avec Serge Fino, Virus avec Palumbo ou bien encore Les Apatrides avec Peynet. La voici donc de retour avec le premier tome d’une nouvelle série : L’Homme qui refusait de mourir. Dans cette aventure, elle se lance aux côtés de François Mougne que l’on a déjà vu avec elle dans Darkan, Les Rescapes du Continum et Léa.

Quand la mort n’a pas de prise…

Bel homme dans la trentaine, Alex a quelques soucis d’ordre personnel. Il a d’énormes trous de mémoires et ressent des malaises qui ne passent que lorsqu’il boit du sang. Un comportement qui sied peu à Catia, une collègue de travail avec qui il flirte de temps en temps. L’origine de ses ennuis semble remonter à un réveil douloureux dans une décharge. Sans savoir ni comment ni pourquoi il s’est retrouvé là, Alex rentre tant bien que mal chez lui. Commence alors une longue enquête pour remonter les fils de son passé. Un parcours où il sera accusé de meurtre et où il se découvrira d’étranges capacités…

Vampires, vous avez dit vampires ?

Si le héros de cet album est complètement perdu, deux évidences sautent rapidement aux yeux des lecteurs : 1) Alex est devenu un vampire après l’épisode de la décharge. 2) Alex est victime sans doute d’une machination. Reste à savoir ce qu’il s’est réellement passé et de ce côté-là Isabelle Plongeon et son compère François Mougne ont encore bien des mystères à éclaircir. Pour autant on n’accroche pas complètement à l’album. D’abord parce que certains épisodes semblent vraiment accessoires et maladroits (Les quatre planches sur le héros qui joue des muscles pour récupérer sa belle voiture de sport chez des petits malfrats valent le détour niveau cliché, digne d’une série policière américaine bas de gamme...). Ensuite parce que certains faits ne nous sont pas montrés et donnent l’impression de raccourcis scénaristiques assez gênants et un peu faciles (le héros qui a un malaise alors qu’il visite un appartement par effraction juste avant l’arrivée de la police. La manière dont il se fournit des bouteilles de sang…). Surtout on voit les ficelles du scénario (tel épisode pour nous montrer la force phénoménale du héros, tel autre pour nous montrer sa dépendance au sang…). Résultat un manque de fluidité dans le récit et de crédibilité dans la réaction des personnages. Il faut ajouter que les deux auteurs en font des tonnes pour nous mettre sur la piste du vampirisme (et honnêtement, ce n’était pas la peine), multipliant les indices et les évidences. Au final, cet album alterne le bon (sa part de mystère et ce vampire amnésique) mais aussi le mauvais. Une inégalité regrettable car l’idée de base est intéressante. A voir maintenant si les deux auteurs sauront rebondir et rectifier le tir dans la suite de la série.