Automates
Cette jeune auteur jeunesse connaît un début de carrière sur les chapeaux de roue et ses deux premiers romans rencontrent un engouement remarquable. Après Dans Les Larmes de Gaïa (Prix inter-collèges 2004 et Prix Gayant lecture Douai 2005) et Mósa Wòsa (Grand prix de l'imaginaire 2005 en jeunesse), Nathalie Le Gendre revient avec un nouveau roman dans la collection Autres Mondes: Automates. Elle participe également à l'anthologie dirigée par Denis Guiot: Premiers Contacts avec une nouvelle intitulée Le Langage de Ferniel, sur le langage de l'amour.
Compétition de motos
23e siècle: beaucoup de choses sont interdites aux femmes, les cheveux courts, le port du pantalon... Mais aussi la pratique du sport, et notamment la moto. Andhré-Ann a dix-sept ans et grâce à son père et à son frère, elle a pu piloter en cachette... Son grand frère, un pilote de moto très prometteur, veut participer aux Olympies (les JO du futur), mais victime d'un mystérieux accident lors d'un entraînement, il se retrouve dans le coma. Les médecins, faute d'argent de la part de la famille, veulent lui greffer un cerveau-ordinateur et faire de lui un automate. Andhré-Ann refuse. Pour gagner de l'argent, elle décide de participer aux Olympies en se faisant passer pour un garçon.
De nombreux défauts
Comme à son habitude, Nathalie Le Gendre sait conter une histoire, elle donne vie à son intrigue, à ses personnages, et le lecteur se laisse guider avec plaisir dans les méandres de son récit. A travers Automates, elle a choisi d'aborder les problèmes tournant autour du sport: être le meilleur, gagner quels que soient les moyens..., et aussi le thème délicat de l'homosexualité.
Pourtant, Automates possède quelques défauts. L'aspect futuriste n'est là que comme un décor, un décor mal ajusté. L'intrigue aurait très bien pu se dérouler à notre époque... Et du coup, on est frustré que l'auteur n'ait pas plus approfondi cet aspect-là. Et puis, il y a quelques détails qui sonnent faux, comme le hacker qui peut communiquer avec le cerveau du frère de l'héroïne ou le fait que l'implantation d'un cerveau-ordinateur chez l'héroïne ne laisse aucune séquelle par la suite.
Autre défaut qui ressort à la lecture, la façon d'aborder le thème de l'homosexualité. Trop de clichés, trop naïf. Comme par hasard, la meilleure amie d'Andhré-Ann est également homosexuelle et donc, leur amour peut s'épanouir... C'est trop facile. Nathalie Le Gendre nous a habitué à mieux, elle a le don pour exprimer les sentiments complexes de ses personnages. Et là, on a l'impression d'être passé à côté de quelque chose.