La Princesse venue d’ailleurs

La Princesse venue d’ailleurs

Voici donc le troisième volet des Aventures d’Edgar Flanders, détective de l’étrange, le héros destiné à la jeunesse d’un baroudeur de l’écriture, Noël Simsolo. Après avoir exercé nombre de métiers avec comme point d’ancrage les mots, Simsolo explore un nouveau domaine : la littérature pour enfants. Amateur de récits policiers et fantastiques, c’est naturellement, semble-t-il, qu’il fait se croiser ces deux genres avec sa série.

Où notre héros est confronté aux mystères de l’Inde

Dans le Paris des années 20, Edgar Flanders et ses amis ont beaucoup de travail. Les forces du mal ne se reposant jamais et étant légion, ils doivent toujours rester sur le qui-vive. Dans cette nouvelle aventure, deux intrigues parallèles vont occuper Flanders. D’un côté, les cadavres des plus grands criminels de France sont déterrés un à un et enlevés. De l’autre, de mystérieux fanatiques venus d’Inde tranchent des gorges à tout va et sont à la recherche d’une figurine qui leur permettrait de trouver un objet de grand pouvoir.

Une alliée inattendue, la princesse tibétaine Ratan, va permettre à Flanders et son Professeur en magie et sciences occultes Paul Leroux de se préparer à l’attaque des Thugs, membres de cette secte indienne qui voue un culte à la sanguinaire déesse Kali. Un autre personnage semble s’intéresser de très près à nos amis, ses intentions bonnes ou mauvaises ne seront révélées que dans les dernières pages.

Un récit qui gagnerait à être étudié en cours

Troisième volet des aventures d’Edgar Flanders, La Princesse venue d’ailleurs utilise un nouveau mythe de la littérature fantastique, après les momies et les vampires, celui de l’Inde et de ses mystères. En pleine époque coloniale, puisque le récit se déroule dans les années 20, les pays exotiques de par leurs coutumes et leurs secrets offraient un terreau fertile aux littérateurs qui y trouvaient de quoi alimenter les peurs irrationnelles de leurs lecteurs. Simsolo s’empare de cette Inde mythologique et reprend un à un les clichés liés à elle. Ainsi l’on trouve des adorateurs sanguinaires et fanatiques, une belle princesse aux brumeuses apparitions, de dangereuses reliques et un décorum de carton pâte. En utilisant tous ces poncifs, l’auteur en fait la synthèse et donne aux jeunes lecteurs une approche presque complète de ce genre de récit d’aventure, outre un exotisme qui les fera voyager.

Dans ce roman, Simsolo montre une nouvelle fois les failles de son héros Edgar Flanders qui n’en est que plus attachant. Il le confronte sans cesse à ses doutes et ses faiblesses dont la première est bien sûr son amour pour la démoniaque Ava de Manolos. Dans la première partie du récit, il reste très en retrait de l’action, c’est son maître en magie Paul Leroux qui occupe le devant de la scène grâce à ses formidables connaissances en sciences occultes. Une occasion de creuser un peu plus ce personnage secondaire.

Comme les autres volumes de la série, ce troisième opus gagnera à être étudié en cours bien que les jeunes lecteurs y trouveront également un plaisir en lecture solitaire. Les nombreuses allusions aux années 20 comme l’évocation du dadaïsme méritent d’être décryptées. De même la structure très classique de la narration et les thèmes véhiculés sont une bonne base pour appréhender les récits fantastiques et policiers