Noir

Noir

D’Olivier Pauvert pour l’instant on ne sait pas grand chose. Il est apparemment pharmacien, vit en Gironde, a 34 ans et Noir est son premier livre. Pour le reste, il a atterri avec ce premier roman fantastique dans une collection plutôt générale de Denoël.

Tout commençait pourtant si bien...

Alors qu’il termine une soirée de noce tranquillement dans un golf (comprenez alcool et pétard), le héros de Noir découvre le cadavre atrocement mutilé d’une jeune femme. Aussitôt, il est embarqué par la police comme suspect numéro 1 mais dans sa hâte de l’emmener au poste, le conducteur du fourgon loupe un virage et envoie valdinguer le véhicule quelques mètres plus bas dans un ravin. Miraculeusement, le personnage principal en réchappe. La suite est plus complexe, la réalité semblant lui échapper peu à peu.

Pas mal et sans prétention

Attention, dans la série roman de politique fiction plutôt sombre, Noir est une belle descente aux enfers. Avec un humour caustique à souhait et noir évidement, (le héros se promène pendant de nombreuses pages avec le bras d’un flic pendu à ses menottes et sectionné pendant l’accident), Olivier Pauvert se balade dans une France fasciste qui ne fait pas vraiment envie. Délire paranoïaque au final pas si incroyable que ça d’un état qui veut tout contrôler et surtout ses citoyens. Pour le lecteur paumé comme le personnage principal dans les premières pages, la lumière se fait peu à peu au fur et à mesure de ses découvertes sur le monde qui l’entoure et sur lui-même. Rapidement, on s’enfonce dans la folie et dans l’horreur mais toujours avec cette sorte de détachement que possède le héros principal. L’écriture est plutôt sobre et le roman sans prétention. Peu à peu, il devient complètement fou, laissant sans doute sur le côté certains lecteurs incrédules devant tant de délires. Les autres, ceux qui accrocheront, apprécieront l’absence de manichéisme et prendront du plaisir avec ce petit roman. En tout cas, un début prometteur pour le pharmacien girondin.