Le dessinateur Domas, né en 1973, a consacré la majeure partie de son travail au dessin de presse. Il s’est également attelé à la rédaction de bandes dessinées rédigées en langue des signes avec la série Les Aventures de Ambre et Arno (Editions du Verseau). Plus récemment, il a participé à l’aventure éditoriale de Voltige et Ratatouille publiée en album chez Treize Etrange, avec le tome Voltige se marie.
L’Auberge de la peur…
Un groupe de potes est sur la route des vacances. Ils doivent rejoindre un cinquième larron dans une auberge paumée en rase campagne. Bien vite, les événements prennent une tournure pour le moins étrange. Hédy est pris d’atroces maux de ventre et Myriam et Jivès, le petit ami de Lou, se laissent séduire par la serveuse. Lou les surprend tous les trois en pleine partie de jambes en l’air et s’enfuie. C’est alors qu’elle tombe sur le cadavre mutilé de Jo, le copain introuvable qui devait les rejoindre. Elle est bientôt, en prime, prise en chasse par le cerbère qui garde l’Auberge pourpre.
Lou court toujours à perdre haleine pour tenter d’échapper aux crocs du chien. Elle finit par retrouver le chemin de l’auberge, mais elle est loin de se douter de ce qui l'attend. Son copain et sa meilleure amie ont été sauvagement massacrés et elle sauve de justesse un autre de ses amis Hédy. Arriveront-ils à s’échapper de ce lieu maudit et qui sont réellement les aubergistes ?
Parodie de thriller gore
Second et dernier volet de L’Auberge pourpre, cet album est aussi l’ultime de la série. Faute d’avoir pu se trouver un public, La Vie en rouge s’arrête au bout de seulement deux volumes. Pourtant, elle avait de quoi séduire, un format sympa (170x250), un prix attractif (9€), une héroïne sexy et débrouillarde et une histoire avec du sang et du sexe. En théorie, donc, une bonne recette pour toucher un lectorat d’ado, fan de films d’horreur américains.
Le plus de la série réside moins dans l’histoire en elle-même, qui utilise les ressorts classiques du cinéma d’horreur pour ado, que le traitement de choc que lui fait subir le scénariste. Baloup a choisi de faire de ses personnages des animaux anthropomorphiques, ainsi Lou est une chatte, son petit ami un zèbre et la serveuse un poisson. Cette seule idée permet au contexte, très léger, de se lester un peu. Il en va de même de l’héroïne, Lou, qui convainc immédiatement. Face à l’horreur, elle seule réagit et tente de survivre grâce à un tempérament et une force qui se révèlent dans l’adversité. Par contre, la résolution de l’intrigue et la découverte des exactions commises par les aubergistes durant la Seconde Guerre mondiale sont moins transcendantes, c’est de l’horreur à peu de frais.
De son côté, le dessin de Domas donne une grande nervosité au récit avec son découpage serré et haletant. Comme dans un thriller de série B, les auteurs ne perdent pas de temps à présenter leurs personnages, le lecteur est plongé immédiatement au cœur de l’action, une action soutenue dont le rythme ne faiblit à aucun moment