Les maléfices du temps
Né en 1959, Michel Rozenberg nous vient de Belgique où en plus de son travail, il sévit dans plusieurs revues et fanzines qui ont mis certaines de ces nouvelles à leurs sommaires. Passionné de fantastique, il a d'ailleurs déjà publié un premier recueil aux éditions Nuits d'Avril : Altérations, qui sera réédité courant 2006 et qui a reçu le prix Robert Duterme en 2004, décerné par l'Académie Royale de langue et de littérature française.
Le temps, matière étrange
Avec ce livre, Michel Rozenberg a décidé de se servir du temps comme matière première à son imagination. Le temps qui très vite devient un vecteur de mystère au fil des cinq nouvelles au sommaire. A chaque fois des questions se posent. Peut-on par exemple revenir d'entre les morts, même un an après son accident ? (Le temps d'aimer). Peut-on grâce à la connaissance veillir ou rajeunir (Les maléfices du temps). Peut-on oublier son passé ? (Les Spectres du passé). Des questions essentielles qui hantent ses héros au point de leur faire cotoyer la folie et la mort. Car souvent cette perception du monde qui s'altère au fil des doutes et des interrogations s'accompagne chez Michel Rozenberg d'une certaine schizophrénie de ses personnages. Car le temps qui passe nous change invariablement...
Du bon et du moins bon
L'écriture de Michel Rozenberg n'est pas inintéressante. Ces cinq nouvelles ont le mérite de poser des questions et d'essayer de bousculer un peu le lecteur. C'est d'autant plus salutaire que l'auteur n'a pas choisit le plus simple. Il est difficile d'écrire sur un thème aussi classique déjà largement exploité par les écrivains et les scénaristes, qu'ils soient de BD ou de cinéma. Il y a là un défi que l'on peut saluer. Néanmoins, il manque un petit quelque chose pour rendre tout cela passionnant. Sans doute un peu de légèreté d'abord dans le style. Certaines formules sonnent mal à l'oreille. Ensuite et surtout un peu d'originalité. Car c'est un fait, toutes les intrigues sont cousues de fil blanc et l'on est guère surpris en parcourant les pages de ce recueil. Dommage car cela risque de faire décrocher les lecteurs. Ne nous y trompons pas, il y a de belles promesses dans cette écriture. Mais cela manque encore un peu d'expérience et d'un bon travail éditorial derrière.