Pourri du Ventre

Le scénariste américain Scott Ciencin est né en 1962. Il est connu pour ses novellisations de succès cinématographiques tels que Jurassic Park III ou Le Masque de Zorro. Il est aussi l’auteur de quelques épisodes de Buffy et de Angel.

Il travaille ici avec deux dessinateurs. Le premier Ben Templesmith, designer de formation, s’est recyclé dans le comics et le cinéma. Ses deux premières œuvres publiées en France, 30 jours de nuit (Delcourt) et Criminal Macabre (Carabas) passent sans conteste pour des références du genre gore. Le second Aadi Salman, est un illustrateur peu connu. Il prend ici en charge les trois derniers chapitres de Silent Hill.

Deux héroïnes pour Silent Hill  

Tout commence avec Lynn, jeune adolescente américaine anciennement exemplaire mais aujourd’hui internée pour démence. Paumée pour paumée son cas est pris en charge par le docteur Abernathy psychiatre névrosé depuis le suicide inexpliqué de son épouse.

Le cas de Lynn intrigue le docteur Abernathy qui pour la sortir de son mutisme décide de la ramener sur le lieu maudit de son traumatisme : SILENT HILL. En effet, Lynn y avait tourné une vidéo amateur, genre reportage douteux quelque temps avant le début de cette histoire.

Silent Hill, ville fantôme aux ambiances macabres, digne de la forêt de Blair Witch, replonge tous les adeptes du jeu dans leur univers. Bidon-ville, dépotoir ou bouge infâme cette ville vous rappelle vos pires cauchemars. Quelle surprise de voir Lynn reprendre confiance et vie dans ce lieu infernal, où l’on rencontre une petite fille accompagnée de monstres informes et sanguinaires.

Une deuxième héroïne apparaît dans le second chapitre de l’histoire, Lauryn jeune gothique tombe, grâce à sa bande de marginaux, en possession d’une cassette vidéo étrange qui va les attirer à Silent Hill. Lauryn, fanatique de magie et de macabre, va remettre de l’ordre dans cette ville maudite, en dénouant un schéma s’approchant presque du thriller.

Deux illustrateurs pour cette adaptation du célèbre jeu vidéo

L’histoire s’organise autour de la ville et de deux récits qui convergent vers l’horreur. Bien que les traits de crayons de Ben Templesmith et Aadi Salman soient différents, je trouve ce choix très judicieux. Ils ont tous deux pris avec brio leur récit en charge, ce qui permet aux lecteurs de ne pas être gêné par le changement de style. L’ambiance lugubre et le souffle de la ville n’en pâtissent absolument pas. Les deux dessinateurs ont un style cinglant et toujours en mouvement, le récit est fluide malgré l’obscurité des graphismes.

Les adeptes du jeu vidéo et de shut-them-up sinistre et sanglant seront ravis, on colle ici parfaitement avec l’ambiance du jeu de Konami, mais le style graphique et l’histoire ne séduiront pas tout le monde. Si vous n’aimez pas avoir peur la nuit et que la vue du sang vous dérange, je vous conseille d’éviter cette lecture. Par contre, si vous aimez le suspense, les comics sombres et macabres, cette BD saura vous tenir en haleine et vous donnera sûrement la chair de poule. Point négatif au tableau, bien que la quasi-totalité du scénario soit impeccablement ficelé, je regrette que le dénouement soit aussi rapide et si peu clair.