La Bonne Etoile

La Bonne Etoile

Avec Monsieur Mardi-Gras Descendres, Eric Liberge s'est imposé comme un dessinateur incontournable au style un peu à part. Un cycle qu'il vient de boucler brillamment aux éditions Dupuis. Mais Eric Liberge sait aussi se mettre au service d'autres dessinateurs. Sur Relayer, il laisse les pinceaux à Vincent Gravé pour qui c'est la première série, afin de se concentrer lui sur les textes

A la recherche du père...

Kevin est toujours à la recherche de son père disparu. Une quête qui l'amène à traverser un univers onirique et délirant. Heureusement, il a comme indication le journal de son père. Un ouvrage qui lui permet d'en savoir un peu plus sur cet homme mystérieux qui réalisait de drôles d'expériences. Parallèlement un drôle de phénomène hante le village natal de Kevin. Certains hommes y sont enlevés par une inconnue et les vaches ont une sérieuse tendance à flotter dans l'air plutôt que de rester les pattes bien ancrées au sol...

Vous avez dit onirique ?

Relayer fait partie de ces séries dont on ressort avec le sentiment de ne pas toujours avoir bien saisi l'ensemble de l'histoire. Il faut relire et relire encore pour bien tout intégrer. La faute aux superbes dessins de Vincent Gravé dont le style ressemble par moment étrangement à celui d'Eric Liberge. Dessinant avec ses pinceaux un univers onirique et fou, on est parfois surpris par tous les détails et toutes ses inventions, de la Mandragore qui parle à la partie d'échecs un peu folle qui se déroule planche 36 en passant par un univers de cauchemar mortuaire quelques pages plus loin. C'est un vrai choc esthétique, saisissant et beau. Certains lecteurs prendront leurs jambes à leur cou. On ne pourra pas les en blâmer. Mais ceux qui veulent bien faire l'effort, ceux qui sont curieux, et tout ceux qui aiment qu'une BD ne se résume pas à la sacro sainte ligne claire... Ceux-là devraient apprécier le graphisme de Vincent Gravé. Et tant pis s'il faut relire une ou deux fois la série pour bien tout saisir de l'intrigue et de l'univers de ces deux auteurs, elle n'en est que plus savoureuse.