Farel Dalrymple est un auteur dont on devrait se souvenir. Pour sa première traduction en France, son comics
Pop Gun War a été applaudi, acclamé et porté aux nues par la majorité de nos confrères. Un bel enthousiasme qui fait écho aux louanges de Franck Miller en quatrième de couverture de cet album publié par les éditions Kymera. En tout cas voilà qui mérite d’aller faire un petit tour sur le site internet de l’auteur pour en découvrir un peu plus sur son univers :
www.fareldalrymple.com.
Petit Ange
Lorsqu’il redescend sur Terre dans une ville, qui n’est pas sans rappeler New York et ses quartiers pauvres, un ange se fait couper les ailes à la tronçonneuse. Des ailes aussitôt récupérées par un petit garçon qui à l’aide de sangles parvient à se les attacher dans le dos. Mais est-il pour autant paré à évoluer dans ce quartier aux personnes toutes plus étranges les unes que les autres comme ce nain qui se balade avec un énorme poisson flottant dans l’air ou ce personnage que certaines personnes ne semblent pas voir...
DécaléAssurément l’univers de cet album est décalé. En refusant de suivre une trame globale, Farel Dalrymple s’attache à enchaîner les scènes avec des personnages tous plus étonnants les uns que les autres. Il nous décrit des petits moments de vie dans lesquels de petits éléments fantastiques changent la perception de la réalité. Car si c’est bien un quartier pauvre qui se dévoilent sous nos yeux avec ses drames classiques et ses personnages de paumés, l’irruption du fantastique donne une autre mesure à cet univers où le décalé est la norme. Résultat il y a de la poésie derrière tout ça et des petits moments qui deviennent très beaux. Pour autant on ne criera pas au génie. Si on sent un véritable effort graphique notamment au niveau des visages, le trait de Farel Dalrymple est correct mais sans plus. Pas de quoi s’emballer. On a trouvé un bon dessinateur mais pas un excellent dessinateur. Quant au scénario, on reste un peu sur notre faim. Son onirisme soutenu par une trame un peu plus globale aurait donné sans doute une autre dimension à l’ensemble. Un album qui serait devenu passionnant. Ici on a juste une bonne BD qu’on lit avec un plaisir certain et qui mérite qu’on y jette un oeil. Simplement pour ses atouts et parce qu’elle nous montre que la BD américaine, loin de ses supers héros traditionnels, c’est aussi des regards décalés comme celui de
Pop Gun War.