Jeunesse
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La Princesse qui n'avait plus rien

Shannon Hale ( Auteur), Cécile Moran (Traducteur), Allison Jay (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/05  -  Jeunesse
ISBN : 226613812
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Nathalie   - le 27/09/2018

La Princesse qui n'avait plus rien

Après des études de lettres au Royaume-Uni, une mission d'un an et demi comme missionaire au Paraguay, quelques rôles à la télé ou au théâtre, Shannon Hale s'est lancée dans l'écriture. Les neufs refus que son manuscrit a essuyés ne l'ont pas découragée elle a persisté... et finalement signé avec Bloomsbury publishing. Ce premier livre publié (La Princesse qui n'avait plus rien) a remporté plusieurs récompenses. L'auteur vit à Salt Lake aux Etats-Unis avec son mari et leur petit garçon.

"Je ne connais personne qui sache communiquer avec la nature et les éléments. Mais de tels individus ont dû exister(...)"

La princesse Anidori-Kiladra mit 3 jours pour ouvrir les yeux quand elle vint au monde. Sa tante qui préfère la compagnie des animaux à celle des humains ne se prononce pas sur ce présage et ne sait dire si la fillette exercera son empire sur les hommes, sur les bêtes ou pouvoir rarissime voire disparu sur les éléments. Elle lui enseigne le langage des volatiles avant de disparaître loin des mondanités. Savoir qui paraît totalement inutile à une héritière de trône mais comme le vent tourne en défaveur d'Anidori, toute connaissance peut l'aider à surmonter les épreuves qu'elle devra affronter avant que son charisme ne finisse par triompher sur tous et tout...

La réécriture qui avait tout de l'original

Shannon Hale a respecté scrupuleusement les symboles et les étapes de l'histoire La Gardeuse d'oie collectée par les frères Grimm (et dont vous pouvez lire une version à cette adresse. La séparation de la princesse et de sa famille, la trahison de la camériste qui usurpe l'identité et le rang de la princesse, l'embauche de la princesse désemparée comme gardienne d'oies, son dialogue avec la tête de son ancien cheval, la crainte que les pouvoirs de la princesse inspirent à son compagnon de garde, rien ne manque au scénario.
Elle a délayé le motif du mot qu'on a sur la langue ou du nom que l'on prononce au moment de la naissance. Et en développant le propos, elle a beaucoup étoffé les relations des personnages entre eux, augmenté le pouvoir de l'amitié et de la solidarité et introduit une notion de "classes sociales" avec toute la confrèrie organisée des enfants venus travailler en ville qui nourissent leur famille restée à la campagne. En l'adaptant aux problématiques chères à la tranche d'âge de son lectorat (par exemple, trouver sa place dans un groupe puis dans le groupe plus large de la société, en s'émicipant de ce qu'on nous avait donné pour acquérir des biens moins matériels mais tout aussi précieux), Shannon Hale rend peut-être au conte sa valeur d'enseignement, sa portée édificatrice. Mais même si son écriture fluide et pleine de sensibilité est agréable à la lecture, on espère que la brodeuse autour d'un motif connu prendra de l'assurance et trouvera son propre fil , fût-il blanc, pour coudre son prochain roman.

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