Il était onze heures et quart, Sam...
Hervé Richez est un des auteurs phares des éditions Bamboo. Il est le scénariste des séries Le Messager, Buzzzi, Les Damnés de la route et bien sûr Sam Lawry. Une série qui, pour ce troisième tome, change de dessinateur puisque Mig a passé la main à Chetville pour qui c’est le premier album.
Retour du Vietnam
Dans les deux premiers tomes de la série, on découvrait Sam, un soldat envoyé au Vietnam et doué de drôles de visions. Il lui arrive par flash de voir les gens qui vont mourir de morts violentes ! Cela devient une véritable torture quand il visualise son frère criblé de balles. De retour à la vie civile, il parvient tant bien que mal à se réinsérer en chauffeur de taxi. Mais cela ne règle pas pour autant ses problèmes de visions...
Changement de cap
Avec ce troisième tome, Sam Lawry prend un tournant. Fini la guerre et la jungle du Vietnam. Bonjour New York et la difficile réadaptation à la vie civile. Désormais Sam doit vivre avec ses visions mais en plus avec le remord d’avoir conduit son frère à la mort. Il illustre assez bien la complexité du retour pour ces soldats américains qui revenaient du Vietnam. En cela le scénario est assez bien vu avec un héros rongé par le remord, beaucoup plus que par ses visions. Mais le grand changement de la série, c’est que Sam se retrouve involontairement entraîné dans une histoire qui le dépasse et qui met carrément en jeu les institutions et la présidence des Etats-Unis. Il y a beaucoup plus désormais que ses simples états d’âmes. Ses visions ne sont plus seules au premier plan. Selon les goûts de chacun, on appréciera ou pas que le récit ne soit plus uniquement centré sur lui.
Côté graphisme, le trait n’a finalement guère évolué malgré le changement de dessinateur. Pas sûr d’ailleurs que tous les lecteurs remarquent la prise en main de Chetville. Ce dernier met ses pas dans ceux de Mig, le côté classique choisi pour le dessin de la série lui a sans doute facilité les choses. En tout cas il n’y a aucune perte de qualité, ce qui est d’autant plus appréciable que c’est tout de même le premier album de Chetville.
Au final on peut dire de ce troisième tome qu’il opère un changement dans la continuité. La série perd un peu par certains côtés, mais gagne sur d’autres plans. A chacun de se faire une idée !