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Le Retour du Harith

Philippe Thirault (Scénariste), Christian Hojgaard (Dessinateur), Sabrina Lim (Coloriste), Greg Cruz (Coloriste)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/05  -  BD
ISBN : 2731616466
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charlotte   - le 27/09/2018

Le Retour du Harith

Philippe Thiraud écrit ses premiers scénarios de BD à l’âge de sept ans. Une passion précoce pour l’écriture qui ne le quittera plus, enfin presque. Passionné d’histoire, il monte à Paris pour faire Sciences-Po, mais les cours ne le satisfont pas et c’est sans regret qu’il quitte l’honorable établissement avant l’obtention de son diplôme. Suit une période d’intense écriture, en trois ans, il rédige pas moins de 55 nouvelles, 4 pièces de théâtre, des scénarios de BD et des poèmes et chansons à foison. Cependant, aucun éditeur ne semble intéressé par ses différents projets, lassé et déçu Thirault n’écrira plus pendant quatre ans. C’est poussé par sa femme qu’il reprend vaillamment sa plume. Repéré d’abord par Le Serpent à Plumes chez qui il fait paraître Lucy et Hémoglobine Blues, il est approché par les Humanos. Depuis, il a publié la série Miss, Mille Visages et bien sûr La Meute de l’Enfer.

Le dessinateur danois Christian Hojgaard a d’abord fait une école de design avant de travailler comme illustrateur. En 1998, il commence à publier régulièrement dans le mensuel The Dreaming Vertigo (DC Comics). Il présente son travail aux Humanos à l’occasion du Festival de la Bande Dessinée de San Diego. La mise en cases d’un court récit écrit par Jodorowski et publié dans Métal Hurlant étant concluante, l’éditeur lui propose alors la série La Meute de l’Enfer.

« Moundhir le Harith est revenu des Enfers pour se venger de ses anciens amis… »

La Meute de l’Enfer a été de nouveau réunie par le guerrier mage Epidamnos l’Oiseau sur ordre de l’épouse de l’empereur chrétien Justinien. Les guerriers ont pour mission de retrouver le « tribut des dieux ». Alors qu’ils continuent leur périple, une force invisible œuvre contre eux. Le fantôme de leur ancien chef, Moundhir le Harith, est revenu des Enfers afin de venger sa mort. Son assassinat par ses anciens compagnons avait eu comme conséquence la dissolution de la Meute, il est logique que leur réunification soit pour lui l’occasion de les anéantir tous.

La Meute après avoir essuyé un semi échec se rétablit rapidement grâce à l’invocation de Thot par l’Oiseau. Ils reprennent leur route à travers le désert africain, mais de nombreux dangers les guettent à nouveau. En mangeant la langue de la magicienne maudite, Epidamnos déclenche des phénomènes sur lesquels il n’a aucune maîtrise. Et ce n’est rien en comparaison de ce qu’il les attend dans la mythique Carthage.

Paradoxe : une série loin d’être originale mais qui dégage un je-ne-sais-quoi qui fait adhérer le lecteur au destin de ses héros

Le Retour du Harith, second tome de La Meute de l’Enfer, poursuit le récit des aventures de ces héros fatigués et sur le retour au VIème siècle après J-C. Thirault n’a pas écrit le plus original des scénarios mais son sens de la narration et les constants allers-retours entre le présent et le passé, sous forme de flash back, densifient l’intrigue, les rebondissements intéressants qui font cruellement défauts à la trame principale. Les cinq membres de la Meute passent au travers de nombreux pièges et affrontent sans cesse des dangers toujours plus grands. Les flash back rompent la monotonie des combats qui n’apportent au final pas grand-chose, si ce n’est l’aventure que l’on nous a promis. La tension n’est pas au rendez-vous persuadés que nous sommes qu’aucun des guerriers ne laissera trop de plumes, le scénariste fait même mieux, il leur offre la possibilité de retrouver leurs vingt ans. Pourtant, on se laisse emporter par le récit grâce notamment aux personnages qui, s’ils sont un brin clichés, sont bien campés et la découverte du passé de l’Archère et de Trois Mains ne fait que renforcer notre sympathie (pathos oblige).

En fait, bien qu’il use de poncifs, Thirault fait preuve de suffisamment de distance pour les intégrer au mieux dans une intrigue qui en fin de compte tient la route. Dommage qu’il ne creuse pas plus les mythes entourant Carthage qui impressionna même Flaubert, qui lui consacra le roman monument qu’est Salammbô. Le dessin de Hojgaard colle à la perfection à cet univers dur et barbare, nerveux et réaliste, meilleur d’ailleurs dans les gros plans que dans les vues d’ensemble, il incarne les personnages avec force. Son trait viril et appuyé, correspond bien à cet univers. La Meute de l’Enfer tient ses promesses de bonne série d’heroic fantasy, sans être un chef d’œuvre du genre, les auteurs n’ont pourtant pas à rougir de leur production.

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