Ganne le magicien : Le Cinquième Fils

Même Gandalf a commencé petit

Plus ordinaire que Thomas, c’est difficile d’imaginer. Un emploi de bureau au niveau moyen, une vie ordinaire, une vieille voiture. Un passé douloureux, mais plutôt lointain maintenant. Et puis, un jour, un homme vient lui proposer de devenir son apprenti. Lui est un vieux (très vieux) magicien et il a décidé que Thomas serait parfait pour rejoindre son ordre. Et Thomas va devoir tout réapprendre. La magie, la discipline et les relations humaines.

Le problème, c’est que les enjeux montent très vite, parce qu’il se révèle que Thomas est une Source. Ses pouvoirs magiques sont très grands, et complètement incontrôlés. A cause de cela, il va subir les attentions de nombreuses personnes…

Un style particulier

D’abord, il ne faut pas vous attendre à un roman d’aventures. Ganne le magicien, c’est un peu l’équivalent littéraire du cinéma intimiste. C’est peut-être parce que l’auteur a moins choisi de raconter une histoire que de se pencher sur ce qu’il imagine être la vie de magicien. Le roman ne démarre jamais vraiment, en termes de rebondissements ou de péripéties (enfin, si, peut-être sur les cinquante dernières pages). Par contre, il se penche en détail sur ce que pensent et ressentent les protagonistes. La magie, finalement, est là comme un accessoire, jamais entièrement explicité, permettant de mettre en valeur les personnages, et surtout le personnage principal.

Ganne est un premier roman, sans doute un roman très personnel. Cela se voit. Le style est malheureusement assez hétérogène, alternant de vraies trouvailles avec des passages qui, s’ils ne sont pas réellement mauvais, n’ont pas vraiment de rapport avec le reste, ou pourraient être réduits sans perdre leur sens (en particulier de longs dialogues). Par contre, l’intérêt et l’enthousiasme de l’auteur pour le sujet sont bien visibles. Qui n’a pas rêvé d’être initié dans un monde plus vibrant, plus secret, plus fantastique que le nôtre?

Le roman pose en fait les bases pour des suites possibles. En ce sens, on pourrait le considérer que comme la première partie d’une œuvre, qui construirait sur les éléments de Ganne pour développer le monde intimiste de l’auteur.