BD
Photo de Conan – Anthologie

Conan – Anthologie

Roy Thomas (Scénariste), John Buscema (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/01/06  -  BD
ISBN : 2845658605
Commenter
Lazlo   - le 20/09/2018

Conan – Anthologie

Conan, c’est vraiment un héros à l’ancienne. Il a tout de même été créé en 1932, et la mise en BD-comics de chez Marvel a commencé en 1970. On n’oserait plus, de nos jours, faire un héros d’un barbare musclé, sans pitié et sans vergogne, aimant le pouvoir, l’argent, les femmes et qui n’hésite pas à tuer et à piller pour les obtenir. Enfin, peut-être que si, mais on le ferait avec ironie, avec une espèce de recul et de nostalgie. Alors que Conan, c’est sans vergogne qu’il est rétro, macho, phallo, tout ce qu’on veut.

Dans ce troisième tome sont réunis des épisodes du comics datant de 1976. Conan, qui est un spécialiste de la balançoire du pouvoir, joue comme d’habitude le ludion, entre roi d’une peuplade barbare, vagabond quand son peuple est décimé, re-roi quand il usurpe le trône de ceux qui l’ont fait déchoir, re-vagabond quand il décide que finalement, les soieries et les jouets sexuels, ça lasse l’homme d’action, re-roi quand il décide de se refaire quelques richesses… Bref, la vie d’aventure.

Le dessin de John Buscema est d’un classicisme absolu, une ligne pure, d’un encrage magnifique, on en regrette presque que ce soit sur le beau papier et à la grande taille de la très belle édition de Soleil, parce qu’un dessin comme ça, ça se lit sur papier pulpe grossier, dans un imprimé juste à la bonne taille pour le glisser sous une table de collège. Ca a l’air de bandes dessinées pour ados (et ça l’est), mais l’adulte peut y trouver aussi largement son compte.

Simple mais pas simpliste

Parce qu’il ne faut pas croire qu’il n’y a que du sexe et de la violence dans Conan. Il y a du sexe et de la violence dans plein de cadres différents, avec des adversaires et des partenaires différent(e)s. Le scénario s’aventure dans la politique, dans la science-fiction, voire dans la psychologie. Faut bien la chercher. Mais il y en a. Ce n’est pas parce que Conan massacre à tour de bras qu’il ne réfléchit pas à ce qu’il fait. Il connaît la peur, il n’est pas entièrement monolithique. Il connaît la pitié, et la camaraderie aussi. C’est un vrai héros, parce qu’on se prend à vouloir lui ressembler.

Et puis, le monde de Conan a une certaine franchise, une certaine simplicité. Les méchants sont de vrais méchants et on a le droit de leur mettre un coup d’épée si on en a envie et si on en a la possibilité. La politique n’a aucun autre but que le pouvoir, et on ne fait pas semblant de croire en quelque valeur que ce soit.

Les femmes sont nettement moins vraisemblables. Court vêtues, souvent enchaînées (tant qu’à faire), séductrices parce qu’elles n’ont pas d’autres armes, manipulatrices parfois, bien balancées toujours. Bon, d’accord, elles ne sont pas réalistes, mais on peut toujours rêver, non ? D’ailleurs, il est probablement mieux de les voir dessinées que d’en lire les descriptions dans les textes originaux.

Pour paraphraser Lino Ventura : « Enfin bon, faut quand même avouer que c’est plutôt une BD d’hommes ».

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?