La main de Caïn
Né en Croatie à Zagreb en 1957, Igor Kordey a fait une bonne partie de sa carrière et de sa réputation dans son pays. Elu par ses pairs à trois reprises Meilleurs Dessinateur Croate, il exporte ses travaux une première fois en France à la fin des années 1980 pour une trilogie de BD puis aux Etats Unis en 2001 avec notamment quelques épisodes des X Men. Pour Smoke, il a rencontré une autre auteur au parcours internationale : Alex de Campi, qui a travaillé au Japon et en Amérique Latine notamment.
Proche du désastre
Dans une Angletterre imaginaire, le pays s'enfonce peu à peu dans la crise à cause d'une nouvelle crise prétrolière. En parallèle, de nouvelles formes de terrorisme apparaissent et les politiciens magouillent toujours autant avec de riches industriels. Et dans tout ça, Rupert Cain essaie de se débattre en sauvant ses illusions. Pas facile quand en plus on est un assassin à la solde du gouvernement anglais.
De bonnes idées...
Une Angletterre qui sombre, un contexte à la fois très différent du notre mais aussi tellement proche, un tueur à gage en plein doute... Alex de Campi a eu, et c'est une évidence, de bonnes idées pour l'histoire de Smoke. Cette décadence anglaise a quelque chose d'envoûtant, de passionnant, comme le sont souvent les histoires aux décors très très sombres. Reste qu'on est, au fil des pages, un peu déçu. Finalement la révolte du personnage principal à un petit air de déjà vu qui pourrait encore passer si les dessins n'étaient pas un peu décevants. Ils ont un je ne sais quoi d'un autre temps. Et finalement, « dommage » est l'expression qui revient lorsqu'on referme cet album. Tous les éléments pour faire un bon récit sont présents mais on reste un peu sur notre faim, un peu en dehors de cette histoire qui ne nous accroche ni par son scénario ni par ses dessins malgré de belles promesses. Souhaitons que le niveau augmente légèrement pour la suite. Il ne manque pas grand chose pour faire un excellent comics.