La Vallée des Ombres
On doit à Frédéric Marniquet, qui est à la fois scénariste et dessinateur, les deux volumes des Aventures de Scott et Hasting (Le Tombeau de Raskhenotep, 2001, et Rendez-vous à Dunmhoz, 2002), ainsi que Les Aventures de Sean Mc Gregor (2003), qui rappellent d’un point de vue style Blake et Mortimer d' E. P. Jacobs. La Cité de l’Eternel Retour (2005) avec la collaboration de Philippe Chapelle, s’attaque de nouveau à une intrigue fantastique, sur fond cette fois d’Atlas Marocain et de cités Inca, et, peu après, le premier volume d’une nouvelle série, La Brigade de l’Etrange (2005), avec Philippe Chanoinat, visite cette fois la Bretagne. Sous le pseudonyme de Gauthier, il a ensuite signé le premier album (Le livre de Koush, 2005) d'une nouvelle série, Mystères en Birmanie, qui partage avec La Cité de l’Eternel Retour sa période historique : juste post-Seconde Guerre Mondiale, mais contient toujours une part d’intrigue fantastique.
1942, Egypte
Des nazis ont découvert dans le désert soudanais le Livre de Kouch, un livre très ancien qui contient des informations qui pourraient bien changer la face du monde. Mais les informations qu'il recèlent ne suffisent pas en elles-même, et deux autres volumes doivent être retrouvés pour compléter la malédiction...
1946, Birmanie
Ken Mallory se lance, bien contre son gré, à la recherche du dernier livre manquant. Il est loin d'être le seul: reliquats du IIIe Reich, et un ponte du crime organisé local, Myin Kyang, sont également très intéressés. Et les hommes de Myin Kyang détiennent sa femme, Mae Ling... Une course contre la montre s'engage pour retrouver le fameux volume avant les autres, et délivrer la jeune femme...
Un hommage aux films des années 50
Même si l'action se situe après la Seconde Guerre Mondiale, le scénario, car il s'agit là d'un hommage aux films des années 50 (le récit emploie beaucoup des ficelles des scénarii de l'époque), tire sur le film de guerre, mâtiné d'Indiana Jones (c'est fou ce que les templiers ont eu le temps de construire, quand même) pour faire bonne mesure. Pour renforcer cet effet, Frédéric Marniquet a introduit un certain nombre de guest-stars : plusieurs personnages (peut-être tous, mais j'ai une très mauvaise mémoire des visages) ressemblent à des acteurs aux visages bien marqués qui se sont illustrés (entre autres) dans ce type de films, tel John Wayne ou Robert Mitchum. De plus, une accumulation de clichés (le baroudeur irlandais désagréable et buveur, toujours le cigare à la bouche, l'anglais propre sur lui mais pas très clair, les américains fiables et débrouillards...), de jurons désuets, de ferraille d'époque (hydravion, sous-marin allemand, destroyers américains...), le tout sur un fond pittoresque (et grandiose) de ruines birmanes, donne une véritable atmosphère d'époque à cette course-au-trésor-pour-sauver-le-monde-des-nazis-qui-veulent-libérer-les-hordes-démoniaques.
Si le dessin en ligne claire et les tons bleu-gris employés aident tout à fait à retrouver l'ambiance de l'époque et de l’endroit, par contre, les aplats noirs représentant les ombres sur les visages, même s'ils sont nécessaires pour que ceux inspirés d'acteurs soient reconnaissables, produisent un effet assez peu esthétique.
Un album de genre, donc, qui va jusqu'au bout de ses ambitions. Après, au lecteur de décider s'il aime ou pas.