Murkmere

Murkmere

Bien que née en Angleterre, Patricia Elliot a grandi en Asie du sud est.

Cette auteur a déja reçu le Fidler Award (remis pour les premiers romans jeunesse) pour The Ice Boy (non traduit en français). Elle a travaillé dans l’édition à Londres et dans une librairie pour enfants à New-York. Son troisième roman Ambergate est sorti en 2005 raconte l’hsitoire d’une jeune fille qui n’a pas de nom et porte un lourd secret.

Les oiseaux maudits

Une légende raconte qu’au commencement, des hommes et des femmes envièrent les oiseaux et leur pouvoir de voler. Le Tout Puissant les punit et les maudit pour leur vanité. Les Avias virent alors leurs âmes humaines enfermées dans des corps d’oiseaux.

C’est ainsi que le monde dirigé par la Ministration voit ses croyances réparties entre les oiseaux de Lumière et les Oiseaux de l’Ombre comme la pie ou le corbeau.

Agnés Cotter, dite Aggie, est très croyante mais malgré les rumeurs qui entourent la demeure de Murkmere, elle a hâte d’aller y travailler comme employé.

Sa mère, qu’elle a perdu quand elle avait 3 ans, avait servi comme dame de compagnie dans le château. La jeune fille espère y trouver des gens qui l’ont connu.

Une fois arrivée à Murkmere, l’accueil est très mitigé. La gouvernante et la servante la rejettent. Mais l’intendant Silas la charme totalement. Quand au Maître des lieux, Gilbert Tunstall, un des Ministres du pays, il l’impressionne. Cet homme a le corps enfermé dans une cage de fer et un fauteuil roulant et malgré sa maladie, il reste prévenant envers Aggie. Le vieil homme compte en effet sur elle pour servir de compagnie à sa fille adoptive et unique héritière, Leah.

C’est cet enfant qui provoque la plupart des rumeurs liés au domaine: son passe temps favori est de semer ses servantes pour aller se réfugier dans un étang en compagnie des cygnes. De plus, elle rejette totalement la religion en place.

La relation qui va se mettre en place entre les deux jeunes filles sera étrange et complexe. Aggie va découvrir, dans cet demeure emprunte de mystères et de complots, l’amitié, le passage à l’adolescence et la vérité sur les avias.

Contrairement à de nombreux romans jeunesses, Patricia Elliot ne nous parle pas de fashions victimes, de magie ou de nouvelles technologies. Son univers se place dans un monde parallèle auquel on s’habitue très vite. On pense un peu aux communautés amiches quand on voit l’importance de la religion et de la nature qui règne dans la mentalité des villageois.

Son héroïne est une jeune fille simple mais intelligente. On s’identifie très vite à elle, d’autant plus que le roman est écrit à la première personne.

Murkmere est un roman avec une ambiance triste et positive à la fois. Triste car beaucoup des personnages sont malheureux, incompris. La jeune Agnès va découvrir que les apparences sont souvent trompeuses. L’intendant qu’elle admire tant cache un fait un homme qui abuse de sa position et de son pouvoir pour harceler les employées féminines du château. Personne ne comprend Leah, sa solitude et son sentiment d’emprisonnement. Le maître du domaine, diminué physiquement, craint pour sa fille et doit cacher ses rêves de vol.

Mais l’espoir est également présent. Bien que différentes, Leah et Aggie vont devenir amies, créer de véritables liens entre elles, de ceux qui amènent à réfléchir et à prendre des décisions qui peuvent changer le cours d’un vie.

L’initiation au monde des adultes se fait au travers de la découverte des mensonges, de la perte de l’innoncence, du fait qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences mais surtout en apprenant qu’une histoire a toujours plusieurs interprétations. Agnès va comprendre que grandir, c’est aussi se forger ses propres opinions.

Patricia Elliot nous emmène avec elle dans cette histoire poétique et mélancolique. Pour un deuxième roman, le jeune femme réalise un travail très abouti.