La Muraille sainte d'Omale

La Muraille sainte d'Omale

En 2004, Laurent Genefort comptait presque autant d’années que de romans. Né en 1968, il possède à son actif une trentaine de livres dont une demi-douzaine pour les enfants (essentiellement le cycle des aventures d’Alaet). Jusqu’ici son credo de prédilection reste la science fiction (sauf en jeunesse où là il évolue en Fantasy). Longtemps il a exploré le même univers, situant chacun de ses romans ou presque sur une planète différente. Pour Omale il y a trois ans, en changeant d’éditeur (en passant du Fleuve Noir à J’ai Lu), Genefort a changé de sujet. Il se concentre désormais sur une seule et même planète (Omale) avec des intrigues plus ambitieuses et profondes. La sainte muraille d’Omale est le troisième roman de cette série.

L’apocalypse annoncée…

Au cœur du territoire humain sur Omale, la panique s’est emparée de la population. Les réfugiés par dizaines de milliers apportent une terrible nouvelle aux populations des frontières : l’apocalypse est arrivée ! Une grande catastrophe semble avoir pris forme et continue selon les témoins d’avancer. Mais quelque soit ce drame, un autre est déjà en train de se jouer. En arrivant dans de nouveaux territoires, les réfugiés bouleversent l’équilibre entre les trois peuples qui vivent sur Omale et qui cohabitent dans ces zones. Pour trouver les causes de tous ces changements, une équipe de scientifiques est mise sur pied. Commence alors un très long voyage vers l’apocalypse.

Un troisième roman mineur sur Omale ?

Les deux premiers romans de Laurent Genefort sur Omale nous avaient laissé une bonne impression. Un sentiment confirmé par ce troisième livre avec toutefois quelques bémols. Du côté plus, après un début un peu longuet (une centaine de pages) on finit par bien accrocher à la quête de ces scientifiques qui devient passionnante. Au delà des épreuves qu’ils endurent et des étapes de leurs parcours, on se prend au jeu et on attend avec impatience de découvrir avec les héros la cause de l’effroi des réfugiés humains. Reste quelques détails qui gênent un peu la lecture. D’abord la sensation que dans le groupe de scientifiques, l’auteur ne s’intéresse qu’à quelques-uns (deux ou trois, pas plus), pour lesquels il alterne le point de vue du narrateur. Les autres sont des sortes de faire valoir, ou de personnages de moindre intérêt. De sorte que l’on éprouve assez peu de peine lorsque l’un d’eux meurent. Ensuite certaines étapes donnent la sensation de n’être là que pour exister, que pour ne pas aller trop vite à la destination finale. Résultat l’impression que certains épisodes sont loin d’être indispensables. Comme si l’auteur avait voulu « meubler » son récit. Mais au final, l’idée qui domine, c’est que Genefort a simplement poussé son exploration d’Omale avec ce livre. Comme s’il avait monté toute l’histoire avec la volonté d’en dévoiler un peu plus sur l’architecture de cette planète et ses merveilleuses caractéristiques physiques. On n’ira pas jusqu’à dire que nous sommes en face d’un livre de documentation. Non. Il reste encore le talent de Genefort pour en faire une véritable histoire. Disons simplement que La Muraille Sainte d’Omale est peut-être un roman mineur dans cette série qui commence et semble prendre sa vitesse de croisière.