Les Ingénieurs de l’anneau-monde

Les Ingénieurs de l’anneau-monde

Larry Niven est l'une des institutions de la science-fiction américaine. Détenteur de cinq prix Hugo, quatre prix Locus et un Nebula, il est surtout connu pour ce que beaucoup considèrent comme son chef-d'oeuvre, L'Anneau-Monde (1970) qui reçut dés l'année suivant sa parution les prix Hugo, Locus et Nebula. Si seuls quatre de ses romans traitent spécifiquement du miracle technologique qu'est l'Anneau-Monde et mettent en scène Louis Wu (outre le roman de 1970, il y a Les Ingénieurs de l'Anneau-Monde, 1982, The Ringworld Throne, 1996 et Ringworld Children, 2004, ces deux derniers n'étant pas encore traduits en français), la plupart de ses autres romans se déroulent dans le même espace et peuvent être rattachés les uns aux autres. Un exemple est Protecteur (1973, 1976 pour la version française), qui décrit des événements très antérieurs, mais qui sont évoqués dans Les Ingénieurs de l'Anneau-Monde.

Retour sur l'Anneau-Monde

A la fin de L'Anneau-Monde, Louis Wu avait quitté le monde de l'Anneau avec le kzin Parleur-Aux-Animaux et l'indigène Halrlroprillalar, abandonnant Teela Brown, qui a décidé de lier son sort à celui du gigantesque monde artificiel. Près de vingt ans après, il vit dissimulé sur une planète peu fréquentée, et s'est laissé aller au point de devenir accro au distil, une machine redoutable qui stimule directement les centres de plaisir de son cerveau. Mais apparemment, il ne s'est pas assez bien caché, car il se fait enlever par un Marionnettiste de Pierson, et se retrouve en route pour l'Anneau-Monde. Celui ci est menacé par un terrible danger, mais ce n'est pas vraiment ce qui intéresse le Marionnettiste. Louis pourra-t-il échapper à son kidnappeur ? Vu l'ampleur de la catastrophe et son échéance, est il encore possible de faire quelque chose pour les milliards d'habitants de la titanesque structure ?

Pas entièrement convaincant

Si le premier roman de la série séduisait par l'ambition de la vision et des descriptions technologiques, ce second volume est nettement moins convaincant. De nouveau, Louis Wu et ses alliés crapahutent sur une distance considérable à la surface de l'anneau, allant de peuple étrange en peuple aux moeurs étrange et s'approchant lentement du secret des véritables bâtisseurs de la structure, mais une partie du charme est partie avec l'effet de surprise. Il est difficile d'accrocher aux tribulation des personnages, souvent franchement bi-dimensionnels, et l'accumulation de descriptions techniques donne l'impression d'un catalogue touristico-technologique. On pourrait qualifier cela d'une jolie balade de hard-S.-F., et en refermant le volume, on se dit qu'il n'y a pas grand-chose de plus, le grand dilemme moral de la fin ayant été presque entièrement escamoté par tout ce qui précède. L'intérêt du roman réside probablement dans le fait ce qu'il éclaircit les mystères qui restaient à la fin du premier volume, en donnant des explications sur le fonctionnement de la structure et son origine. Dans cette optique, le lexique de fin et les données sur l'Anneau qui y figurent sont réellement les bienvenues. A faire absolument précéder par la lecture de L'Anneau-Monde, donc, et à réserver à ceux qui veulent aller plus loin.