L’Île aux Démons
Petit changement pour ce troisième opus, le trio entièrement féminin du départ n’est plus. La coloriste Delphine Lacroix laisse la place à Daniel Pérez. La scénariste Sylviane Corgiat a publié un thriller qui se passe dans l'Egypte ancienne,
Néféritès (Les Humanos) quant à Christelle Pécout, la dessinatrice, l'internaute est invité à suivre ses travaux sur son
site
« On m’a prédit de grands dangers, mais personne n’a dit que j’échouerai ! » La révolte gronde au sein du navire de l’Andalouse. Les hommes sont las d’attendre le vent et ne comprennent plus l’attitude de leur capitaine vis à vis du mystérieux otage aveugle. Rabah organise une mutinerie et fait capturer Soledad et ses proches. Mais l’aveugle se décide enfin à parler. Il évoque une île dont lui seul connaît les coordonnées où les diamants poussent sur des arbres aux feuilles d’or.
La rébellion matée, Soledad punit Rabah en le laissant dériver sur un radeau. Ce dernier est récupéré par le pire ennemi de l’Andalouse, Nouredine Shaddâd toujours lancé à sa poursuite.
Un charme qui n’opère plus Plus la série avance, plus les bons a priori que l’on avait s’effacent. Ce troisième volume est une déception. L’histoire est truffée de rebondissements inutiles et clichés. Rien ne sera épargné, la mutinerie, les hommes perdus en mer, la courageuse et extraordinaire Soledad, le mystérieux aveugle qui se dévoile enfin, la course au trésor… Toujours sur le principe de la narration en deux temps (les flash-backs et la trame de l'aventure),
L'Île aux Démons peine à accrocher le lecteur. Manque de souffle de l’histoire, le pavillon est bas et le vent fait défaut. La scénariste paraît en manque d’inspiration. Elle avait pourtant toutes les clefs en main pour faire de
Lune d’Ombre un récit fantastique original et palpitant. Le romanesque des deux premiers tomes est quasiment absent, reste une impression diffuse qu’il a fallu combler les vides de l’histoire.
Du côté des dessins ce n'est guère mieux. Christelle Pécout bâcle ses visages, son trait est de plus en plus gras, sans finesse. Heureusement que les couleurs de Pérez viennent soutenir un peu les planches. Le quatrième tome doit finir le cycle, espérons que les auteurs parviennent à retrouver un peu d'imagination et l'envie de faire rêver le lecteur, et que ce troisième opus ne soit qu'un accident de parcours car la série avait au moins le mérite de vouloir entraîner le lecteur vers d'autres horizons.