Guin Saga 1 & 2
Avant de se lancer dans l’écriture, Kaoru Kurimoto était critique littéraire. Son pari osé de faire 100 tomes de Guin Saga semble bien parti pour réussir au vu du succès qu’elle remporte à chaque tome qui sort (plus 35 millions d’exemplaires vendus).
Ainsi commença leur voyage...
La cité de Paroh est tombée sous la volonté d’extension et de conquête du duché de Gorah. Seuls survivants de la famille royale, Rémus et Linda, jumeaux à peine âgés de 13 ans, se retrouvent sans savoir comment dans la forêt des Marches, territoires grouillant de goules et de monstres.
Au moment d’être capturés par leurs ennemis, les nobles enfants ne doivent leur salut qu’à l’intervention bestiale de Guin. En plus d’être amnésique, leur sauveur présente une caractéristique bien particulière: son corps est surmonté d’une tête de léopard. Ce masque qui’l ne peut enlever, inspire la terreur chez toutes les personnes qu’il rencontre.
Guin, n’ayant aucune idée de qu’il y est et le pourquoi de son aspect, décide d’accompagner Rémus et Linda dans leur fuite des guerriers de Gorah mais également de la faune des Marches.
Malheureusement, ils seront très vite rattrapés par les deux.
Fantasy japonaise
Si les romans de Guin saga sont en priorité adressé aux jeunes, il serait dommage de bouder leur lecture pour cette seule raison.
Kaoru Mikimoto utilise de nombreux ingrédients de la fantasy (quête, pouvoirs magiques, peuplades...) qu’elle combine avec certaines touches japonaises. Le personnage de Guin est une sorte de samouraï, héros solitaire, sans maitre.
Les personnages féminins sont beaucoup plus développés que dans les histoire de Fantasy américaines: Linda, du haut de ces 13 ans, montre une véritable personnalité et influence grandement le déroulement des événements. Le personnage du général Amnélis, femme soldat avec un véritable pouvoir militaire n’est pas sans rappeler Kushana, la femme guerrière du manga Nausicaä de la Vallée du Vent de Miyazaki.
L’écriture évite les clichés: ici Guin est bien le héros mais Linda est également un personnage important et l’on sent que Rémus prendra du poids dans les prochains volumes.
Les perspectives d’évolution des protagonistes sont encore un élément qui rendent cette saga intéressante.
Ce qui est également agréable, c’est que l’on est assez souvent surpris par les événements. On se plonge en même temps que les personnages dans leurs situations. Pourchassés, ils tentent juste de survivre et leurs objectifs ne sont qu’à court terme et souvent bouleversés par les éléments.
La directrice de la collection, Bénédicte Lombardo, explique son choix de sortir Guin Saga, livres de fantasy japonaise écrit par une femme: En menant mes recherches, j'ai vu que c'était un phénomène étonnant au Japon, l'auteur avait prévu 100 volumes et avait commencé en 89 je crois. Ca m'a amusée de présenter ce projet et puis, c'est un peu proche des mangas, de l'esprit de la nouvelle maison Kurokawa. A mon sens, c'est vraiment une série pour les très jeunes. De l'aventure, de l'action, des combats et de la magie une série de fantasy adaptée à l'esprit Fleuve Noir, je pense.