Ophidia

Né à Marseille en 1964, Eric Cobeyran est un scénariste plus que prolifique. A son actif, des séries comme Le Chant des Stryges, La Loi des 12 tables, Pest, La Digue, Kid Korrigan et bien d'autres. En 2002, il a découvert un jeune dessinateur qui faisait ses premiers pas dans la BD : Marc Moreno. Ensemble, il donne vie au Régulateur, une série Steampunk comme on en voit peu...

La figure de la mère...

Alors que la belle Ambriosa tente de se libérer avec l'appui d'un commando venu la chercher, Aristide a lui rendez-vous avec son passé. Il retrouve le professeur Esculape sur son chemin, malheureusement pour le pire. Car c'est bien lui qui est à l'origine de tous ses récents ennuis. Des années après l'avoir accueillis avec son frère siamois lorsqu'il était enfant, le professeur veut maintenant s'attacher les services d'Aristide pour des projets guère honorables... Mais encore une fois, une autre figure du passé va venir en aide au jeune héros...

Un tome à oublier ?

Une nouvelle fois, Eric Cobeyran nous balade dans un univers Steampunk qui mélange allègrement les bas fonds des égouts dans lesquels patauge le commando et les salons luxueux du professeur. Surtout de rebondissements en surprises, ce troisième tome a le mérite de nous en apprendre un peu plus sur le passé d'Aristide. Malheureusement, les résurgences de personnages ayant un lien avec le héros se multiplient un peu trop, nuisant à la crédibilité du récit. On se dit que décidément, ils sont nombreux dans l'ombre d'Aristide à avoir envie de se manifester. De même, c'est un peu incrédule qu'on assiste à la libération d'Ambrosia. C'est presque trop facile. Surtout qu'en paralèlle le professeur affirme à Aristide qu'elle est dans un endroit dont l'accès est condamné. Serait-il si négligent qu'elle parvienne à s'enfuir avec si peu de difficulté ?

On pourrait pardonner à cette surabondance de rebondissements si ce qui faisait tout l'intérêt de la série n'était ici décevant : le dessin. Les deux premiers tomes avaient révélé tout le talent de Marc Moréno avec un trait superbe et des planches avec une mise en couleur remarquable. Il y avait une ambiance et un jeu sur l'univers qui nous avait séduit. C'était envoutant. La déception de ce troisième tome n'en est que plus dure. Le trait est trop souvent imprécis, les détails négligés et certaines planches donnent l'impression d'avoir été réalisée à la va-vite. Espérons que les Marc et son frère Eric redressent la barre dans les deux volumes qui doivent terminer la série...