Jerrold E. Brown est avant tout scénariste de TV et de cinéma. Il a notamment participé aux scripts de Roméo doit mourir (Romeo Must Die, 2000) et Shangaï Kid (Shangaï Noon, 2000). Métal est sa première incursion dans la BD.
Artiste vidéo, Paul Alexander a débuté en tant que compositeur. Il a réalisé quelques clips pour MTV et Métal est également son premier scénario de BD.
D’abord passé par Marvel puis par DC Comics (il a notamment travaillé sur Batman et Superman), Jason « Butch » Guice a collaboré chez de nombreux éditeurs de comics aux Etats-Unis. En 2004, il signe la série Olympus chez Les Humanoïdes Associés puis Mandalay, toujours chez les Humano, qu’il dessine avec Perkins.
Elias prisonnier
Après avoir été physiquement tué par son frère, alors que son esprit était projeté dans son armure lors de la bataille de Méridia, l’empereur Elias est récupéré par des pillards et mis en esclavage sur Chiméra. Recherché par son frère et ses complices Silkes, il parviendra à leur échapper grâce à l’aide d’une jeune technicienne.
Un second tome qui ne concrétise pas le potentiel scénaristique du premier
Le premier tome, La Bataille de Méridia, nous avait laissé dans l’expectative côté scénario : l’idée de base, plutôt originale, de projection des esprits dans des armures, était séduisante et méritait d’être développée dans ce second tome. En particulier, la quatrième loi des armures, dictant qu’un esprit sans corps ne peut pas tenir plus de 72 heures dans une armure, promettait d’approfondir le thème du lien entre le corps et l’esprit, voire le corps et l’âme.
Malheureusement, l’intrigue de L’Esclave de Chiméra ne tient pas ces promesses. Le moment où cette fameuse quatrième loi est mise à l’épreuve est très décevant, bâclé (avec des ellipses à la limite de l’incompréhensible) et finalement sans intérêt, n’exploitant pas le côté fantastique du concept : Elias reste tout simplement en vie dans son armure, invalidant la quatrième loi. De façon générale, le scénario est trop terre à terre, se contentant de courses poursuites, de combats et d’intérêts bassement matériels et archi classiques. Seule la ligne de narration d’Elias fait preuve d’un minimum d’inventivité.
Autre élément énervant et rebattu : l’introduction d’une héroïne sexy pour aider Elias. Les auteurs ont sans doute voulu relever le niveau et ont pensé que des formes gracieuses pouvaient y arriver. Alors on se retrouve avec l’éternelle jolie femme de service qui a en plus l’avantage, ô miracle, de savoir réparer les armures et de connaître la cour impériale. Tant de clichés a de quoi lasser les plus enthousiastes des lecteurs…
Enfin, les auteurs n’ont pas corrigé les défauts du premier tome : des lignes de narration qui se succèdent abruptement, des ellipses qui embrouillent la lecture, des clichés tels que « - Peux-tu m’apprendre à me battre ? - Et que feriez-vous d’un tel savoir ? - Je vengerai la mort de mon père »…
Côté dessin, pas d’amélioration non plus : négligence dans le trait, surtout sur les visages, plus ou moins bien exécutés d’une case à l’autre ; colorisation pâlotte ; des scènes d’action à la limite du ridicule, entre confusion graphique et poses figées comiques…
Peu de chances de relever le niveau
L’impression d’un dessin bâclé aurait sans doute été évacuée si le scénario avait présenté plus d’intérêt. Malheureusement, les auteurs semblent se confiner aux stéréotypes du genre et n’exploitent pas suffisamment l’idée de base. Il y a peu de chances que la fin de l’histoire parvienne à corriger le tir…