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Apai Quest 1

A. Supot (Scénariste), Blue Hawk (Dessinateur), Eléa Tison (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/06  -  BD
ISBN : 2745924907
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Christian   - le 27/09/2018

Apai Quest 1

Ayant vécu sous Rama II, Rama III, Rama IV (rien à voir avec Clarke), Sunthornphou (1786-1855) est considéré, en Thaïlande, comme l'un des cinq meilleurs poètes du pays. Pra Apaimanee, son récit poétique le plus abouti et le plus célèbre, est la première oeuvre littéraire thaïlandaise traitant de la cour royale. Elle aurait été composée en prison pour permettre au poète, victime de dénonciations calomnieuses, de gagner sa vie.

Voilà pour le volet culturel. Mieux vaut préciser tout de suite que la mangaïsation du récit épique ne sert pas vraiment le prestige de la littérature thaï. Il ne reste de l'oeuvre qu'un vague contexte royal, des personnages caricaturaux et une trame décousue, sans cesse hérissée de combats virevoltants. L’entrée en lice de la BD thaï sur le marché français du manga aurait pu être mieux réussie.

La vie est un combat

Apaimanee est le premier héritier du trône de la cité Ratana. Curieux, il déserte cependant les enseignements officiels. Srisuwan, son frère, ne fait pas mieux. Il passe sa vie à combattre pour devenir le meilleur combattant du royaume. Leur père, le roi Suthat, doit faire face à une tentative de renversement insoupçonnée, menée par Cerberus. Pour le piéger dans son propre palais, celui-ci n’a pas pris la forme d’un clown, mais de Kiri, le meilleur guerrier du maître d’armes, en compétition avec Srisuwan.

En sept épisodes et dans une succession de combats plus bruyants et plus violents les uns que les autres, Apaimanee et son frère vont réussir à rétablir la situation, mais ne seront pas récompensés pour autant.

Sblang ! Tchak !


On ne doit pas être trop difficile. Nous sommes dans du manga de base dont on peut simplement regretter la médiocrité de la narration, au regard de ses prétentions littéraires. L’histoire paraissait intéressante. Si ça peut aider à connaître Sunthornphou, qui mérite mieux, c’est toujours ça. A défaut de narration, nous avons le droit à un concert de Ouaaa, de Arg, de Bang, de Zap, de Sblang et de Tchak. C’est du Gainsbourg. Avec des allures de caricature ou de mauvais film de Kung Fu. A croire qu’en Thaïlande, les lecteurs de BD ne sont pas très exigeants. La traduction française se sort plutôt bien de ces rafales d'onomatopées.

Noir et blanc, le dessin alterne le meilleur et le moins bon. Les personnages sont traités dans des styles différents suivant leur situation. Les meilleurs dessins sont ceux des deux princes, de par la finesse du trait, le souci du détail  et les postures alambiquées mais réalistes des héros. D’autres personnages sont moins bien lotis. Comme si les graphismes avaient été répartis entre plusieurs dessinateurs du Factory Studio et que les plus doués avaient eu le droit de crayonner et d’encrer les princes.

Conclusion : si vous aimez le manga exotique, attendez un peu qu’il progresse. Dans l’intervalle, vous pouvez toujours vous replier sur du bon japonais.

Prochain épisode : les trois brahmanes. Attention, vu ce qui arrive à la cité, ça va cogner !

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