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L’Afridienne

Eric Corbeyran (Scénariste), Eric Moreno (Storyboard), Alexis Sentenac  (Dessinateur), Suart (Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/01/07  -  BD
ISBN : 2840558041
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charlotte   - le 31/10/2017

L’Afridienne

Le prolifique scénariste Corbeyran se lance dans une énième série, Les Hydres d’Arès, qu’il devait réaliser à l’origine avec Moreno. Ce dernier ne fera finalement que le story-board, laissant les dessins aux bons soins d’un nouveau venu, Alexis Sentenac. Ce dernier, né en 1975 au Mans, est diplômé d’une école de graphisme. Durant neuf ans, il travaille comme graphiste, mais la rencontre avec Moreno lors d’un festival, suivi du projet des Hydres d’Arès, lui permet de réaliser un rêve de gamin, faire de la BD. 

Les Hydres d’Arès est la quatrième série qui se déroule dans l’univers des Stryges, après Le Chant des Stryges, la série mère, Le Clan des Chimères et Le Maître de jeu. Pour plus d'informations, voir le mini-site consacré à la série : http://hydres.stryges.com/

Des monstres, un anti-héros, une sculpturale héroïne et une planète entière comme terrain de jeu

Mars, 3455, une bête immonde s’amuse à croquer des touristes de passage. David « Boozer » Soho, ancien membre des Suicide Troopers et aujourd’hui dépanneur alcoolique, glandouille dans son garage, une paix royale qui va bientôt tourner court avec la découverte des dits touristes, enfin de ce qu’il en reste. Piégé par l’armée, il est envoyé à son corps défendant enquêter sur ces carnages qui ont tous eu lieu sur le territoire des Afridiens, autochtones en butte aux autorités des néo-colons. En lieu et place de sa bouteille se trouve une jolie mais rigide diplomate, Miss Mc Spayne, qui doit l’aider dans sa mission.

La loi des 3 S : Stryges, SF et Série B

Comme on ne change pas une recette qui marche, Corbeyran continue à explorer les possibilités qu’offrent ses créatures, les Stryges. Après avoir fait découvrir à ses lecteurs le passé et le présent de ces êtres au destin étroitement lié à celui de l’homme, il place le dernier volet de son hydre, à quatre têtes désormais, dans le futur, sur Mars en 3455. Corbeyran quitte donc le fantastique pour entrer de plain-pied dans la SF avec plus ou moins de bonheur. Le scénario, digne d’une série B, n’affole guère les neurones. Le lecteur est en terrain connu et reconnu, balisé à l’extrême. Des meurtres par une méchante bête, une entreprise top secrète avec derrière des manipulations génétiques et des autochtones qui revendiquent leurs droits face à de méchants néocolons… Bref, l’intrigue repose essentiellement sur les épaules du couple de héros, un ancien barbouze, alcoolique à ses heures perdues mais en fait ô combien génial dans l’action, et une diplomate frigide qui se révèle être la sensualité incarnée.

Ajoutez une mise en place qui traîne en longueur ainsi que des dialogues qui gagneraient à être plus concis et la lecture de l’album devient vite ennuyeuse. Reste une mise en scène dynamique, que l’on doit au story-board de Moreno, dont l’effet est cassé par les dessins parfois figés de Sentenac qui publie sa première BD. A propos des dessins, on ne peut s’empêcher de penser que 1) le trait est très standardisé « Made in Delcourt », donc manque de force et 2) à tel point que les Afridiens font furieusement penser aux Dollies de la série Nash (Delcourt) (impression renforcée par l’intrigue qui se déroule sur Mars tout comme le dernier volet de la série).

Tout comme Le Clan des Chimères, autre série décevante dans l'univers des Stryges, Les Hydres d'Arès apparaît comme largement dispensable. Une série bonne sur deux, un ratio finalement pas si déshonorant pour Corbeyran.

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