Hors-Destin
Cela fait maintenant quatre ans que Michel Robert s’est fait une place dans le petit monde de la Fantasy française. Il a tout d’abord collaboré avec Pierre Grimbert pour écrire la suite de La Malerune qui vient d’être rééditée aux éditions Point Fantasy. Depuis il fait cavalier seul en écrivant les aventures de Cellendhyll de Cortavar, agent des Ombres, au service du Chaos.
Le piège se referme sur Cellendhyll et ses compagnons
Après avoir réussi à libérer un autre agent des Ombres, de la forteresse des Ténèbres, Cellendhyll et son escadron se retrouvent piégés sur Valkyr, l’univers Plan des Sang-Pitié. Une course poursuite infernale s’engage alors entre l’élite des membres du Chaos et les guerriers sanguinaires. Si Cellendhyll veut réussir à s’en sortir vivant, il va devoir utiliser toutes les ressources qu’il a à sa disposition. Or il évolue dans un univers qui lui est inconnu. Il risque d’y avoir des pertes et ses ennemis ne sont pas tous encore identifiés.
Sa dague sombre se révèlera bien utile et le voile sur la prophétie d’Arasul se lève peu à peu. Le destin d’un seul homme peut-il faire basculer l’univers des Plans ?
Une écriture en constante évolution
Si Michel Robert excelle dans un domaine c’est bien dans celui des descriptions de combats. Quoi de mieux, alors, qu’une course poursuite où l’action est omniprésente. Voici un roman qui se lit d’une traite et qui tient le lecteur en haleine tout le long des 334 pages. Tout le livre a été étudié pour donner un rythme soutenu à l’histoire. Que ce soit au niveau du découpage des chapitres, courts, condensés et concis, ou de la tournure des phrases et du vocabulaire, simples, précis et sans fioriture, Michel Robert prouve qu’il maîtrise parfaitement son ouvrage et son déroulement. A l’inverse du tome précédent, dans lequel il avait pris le temps d’installer sa trame, les évènements s’enchaînent les uns à la suite des autres avec une logique et une facilité déconcertante.
Cependant nous n’avons pas affaire à un « Mortal Kombat » mis en roman. En dehors de vouloir sauver sa peau et celle de ses compagnons Cellendhyll va devoir faire face à certains évènements qui le dépassent. Michel Robert continue à faire évoluer son personnage. Malgré la tension palpable, il place judicieusement des moments d’introspection et de réflexion. On est loin du tueur formaté par Morion du premier tome. Cellendhyl remet même en question son allégeance au prince des mensonges. Et la prophétie d’Arasul, tout en restant aussi mystérieuse, nous est un peu plus révélée. De plus l’auteur ne se limitte pas qu’à son héros. Il développe les autres personnages, affine leurs relations et met en place des intrigues et complots qui se dévoileront bien plus tard.
Il ne faut pas oublier une chose : ce roman et le précédent ne devaient faire qu’un seul livre. Hors ils sont d’un style assez différent. Cela prouve que Michel Robert maîtrise de mieux en mieux son écriture. Elle s’est affinée et ses personnages deviennent plus complexes.