La Caverne au dragon

La Caverne au dragon

Deuxième album d’une série APComics populaire en Grande-Bretagne, paraissant un mois après le premier album en version française et deux mois après le sacre de Jack Lawrence au Festival d’Angoulême 2007 pour Tigres et Nounours (Prix Jeunesse 7/8 ans). Tout vient à point pour qui sait attendre…

Avec ce second album de sa première série (en solo), Jack Lawrence entre dans le vif de son sujet. Fini le suspense (mais qui hante donc ces lieux ?) et la guerre des clans, les personnages, parangons du bestiaire fantastique, entrent désormais un à un dans la catégorie des bons ou des méchants, suivant qu’ils protègent le jeune Ryan ou qu’ils cherchent à le détruire.

C’est l’heure du rassemblement avant la bataille. Rendez-vous dans la caverne des Kankrollins !

Garmigans contre Kankrollins

Après avoir constaté que son déménagement à Darkham Vale l’avait conduit à côtoyer quelques créatures maléfiques, Ryan Harris se fait un nouvel ami, Troy Brandi. Grâce aux pouvoirs et à la réputation de Troy, son protecteur, Ryan parvient à échapper à une bande de vampires et se découvre un destin encore mystérieux, mais plein de promesses.

Inconvénient de ce destin : il fait d’étranges cauchemars et doit faire face, dans la forêt de Darkham Vale, à des légions de Garmigans, qui s’acharnent à l’exterminer. Heureusement, les Kankrollins veillent.

Sombre est l’âme de Darkham

Dans ce second album plus sombre (au sens propre et figuré) que le premier numéro, les décors ont quasiment disparu. Toutes les images sont centrées sur les personnages ou les combats singuliers. Tandis que Ryan, terrorisé, se trouve engagé dans une bataille qui s’annonce de plus en plus violente, les images, sur fond noir, s’illuminent de rouge, de jaune ou de tons verdâtres, uniquement pour les cauchemars ou les combats. Les traits hybrides Disney / Manga de Jack Lawrence persistent, heureusement, à donner une tonalité féérique à cette descente aux enfers.

Pour soutenir l’action, ambiance âme sombre et carnage, l’auteur n’hésite pas à faire éclater les cadres (personnages hors cases, alternance de pages aérées et denses, positionnement sans cesse différent des cases) en les centrant sur les visages, toujours expressifs, des personnages ou sur les scènes de combat, toujours dynamiques.

Nous ne sommes plus dans l’attente, nous sommes dans le mouvement. Les textes sont courts et souvent condensés dans des guirlandes de petits phylactères. Le scénario a perdu de son mystère. On sait désormais qui est contre et qui est derrière Ryan. Seul suspense en suspens : quels sont les pouvoirs encore insoupçonnés de Ryan ? Quelle est la nature de ce destin que certains semblent avoir prophétisé ?

Il semble bien que les clés de cette énigme résident en grande partie dans la dague de Shang, dont l’histoire nous sera contée dans le troisième album…