La Nuit des porcs vivants

Enfer et perversions ! Voilà un nouveau vrai fourre-tout (au sens sale) de Gudule. Un nique tes nerfs. Un cafardaüm. Ça nique et ça trique dans tous les coins. Ambiance n’importe qui. N’importe quoi. Ambiance perverse mémère.

La Nuit des porcs vivants, c’est le troisième délit de la série. Après Le Crépuscule des Dieux et Crimes et chatouillements, c’est de la pure récidive. Les locataires de la forêt de Brocéliande, Merlin, les fées Vivi, Moorgën, Clochette et le père Cheval se sont fait virer. Alors ils se sont réfugiés dans le métro. D’accord pour y rester. Mais pas trop.

Gudule a un grain. Mais un grain qui n'est pas sans beauté. Celui de l’intelligence pétillante et agitatrice. Depuis son adolescence littéraire, Gudule écrit comme elle fume (si elle fume). Cent-quinze romans jeunesse. Dix-neuf romans adultes. Pas tous permissifs ou subversifs, mais tous sont speed et sémantiquement jouissifs. Que des bons mots vifs. A fond le tiroir sexe.

Juste pour lire. Petite citation liminaire de Gudule pour donner le ton : « En tout homme, un cochon sommeille et, ô merveille, parfois il se réveille ! ».

La nuit du parc vivant

L’histoire n’a pas beaucoup d’importance, mais bon. Faut bien donner du sens.

Après les crimes et chatouillements parisiens du deuxième tome, Merlin et sa bande retournent à la forêt de Brocéliande pour un F4 dans un nouveau parc shakespearien (« Le songe d’une nuit d’été »). Dans cette ville nouvelle, ils se trouvent nez à nez avec le concierge sniper Jésus Mirador, seul survivant des fantaisies paranormales du coin.

L’heure de la révolte des créatures fantastiques a, en effet, sonné. Tangerine, la fée qui pète, Obéron le roi pédophile, Nicolas Flamel, Puck le faune farceur et le Centaure zoophile sont décidés à en faire baver les humains. Soyez rassurés. Ils en ont bavé !

Avec l’aspic Anna-Lise des contes de fée, on élucidera l’énigme de la Da Vinci conne. Et après quelques licences sexuelles, Merlin et sa bande de plus en plus grande se lanceront dans un commerce lucratif en redonnant vie au parc de Brocéliande. Une vie délurée.

Pas de ménopause

Illustrée par Solé, La ménopause des fées 3, "Le retour", c’est la légende d’Arthur version Echo des Savanes, Fluide hyperglacial et Hara-Kiri réunis. Qui nique me suive ! C’est chaotique. C’est miasmatique. Au gré des bons et des mauvais rots. Toujours avec amour. Tout le monde baise de bon humour. Deux cents pages durant. C’est l’overdose. Pas la ménopause. C’est torché en trois parties. Ça se lit comme un timbre à la poste. Vivifiant.

A l’humour comme à la guerre, Gudule ne peut pas toujours éviter le vulgaire. Mais c’est chaud. C’est vif. C’est bon. C’est libertaire. Et, soyons clairs, c’est de plus en plus rare dans la littérature de l’imaginaire.