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Fantôme

Suk Jung-hyun ( Auteur), Hui-Yeon Kim (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/03/07  -  BD
ISBN : 2203377062
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jean   - le 31/10/2017

Fantôme

Suk Jung-hyun est reconnu par ses pairs en Corée, particulièrement pour sa capacité d'utilisation de l'informatique dans ses dessins. Bien qu'ayant été remarqué très jeune, il n'a sorti sa première bande dessinée (Fantôme) que très récemment, aussitôt traduite et diffusée hors de son pays.

Le meilleur des mondes


2020. L'humanité a été frappée par une catastrophe naturelle qui a éliminé la majeure partie des humains. Ceux qui restent vivent en paix. Il n'y a plus d'armée, plus de police non plus. La sécurité est assurée par des milices privées qui cherchent toujours à gagner des parts de marché sur leurs concurrents. Quitte à modifier des soldats pour les améliorer.

Utiliser les médias, mettre en scène un attentat, inventer des terroristes, voila qui peut amener la milice Seki à se faire mieux connaître. Si cela permet aussi d'éliminer quelques brebis galeuses, des "fantômes", soldats dont l'amélioration a été ratée, ce n'en est que mieux.

Mais les apparences sont trompeuses. Il faut toujours cacher son jeu !

Bluffant mais brouillon


Suk Jung-hyun est certainement un graphiste hors pair. Il a une capacité à saisir le mouvement, le reproduire ou le suggérer et entraîner le lecteur dans la course folle qu'est cette histoire. Il nous brosse un univers noir, sale et dangereux, dans lequel tout est possible, surtout la violence et la mort. Mis à part quelques scènes oniriques, le dessin est rageur, pressé, vif. Il nous stresse, nous inquiète.

Le scénario aussi, est assez vite inquiétant. Mais lui, c'est par sa vacuité. Ou peut-être simplement par l'absence totale de la moindre explication cohérente. L'histoire est incompréhensible, avec des rebondissements difficiles à appréhender, des personnages qui disparaissent et réapparaissent sans que l'on comprenne d'où ni pourquoi.

Particulièrement, ce monde présenté en introduction comme en paix, avec une seule nation et des humains vivant tous ensemble, semble cacher une inexplicable - ou au moins inexpliquée - violence en son sein. Il est assez aberrant de voir comment brutalité et tuerie paraissent presque normales alors que cela devrait traumatiser toute la classe politique et médiatique.

Les médias, justement, qui semblent être une partie importante de l'affaire, sont presque invisibles et surtout inertes. L'accent est uniquement mis sur l'action, le combat et les destructions, dans un déchaînement ininterrompu.

En fait, il s'agit d'une oeuvre de virtuose, une démonstration de talent d'un maître graphiste. Il aurait dû s'associer avec un scénariste qui aurait pu réfréner ses ardeurs et canaliser ses capacités vers la création d'un ouvrage plus accessible et plus cohérent.

A regarder, un peu comme une bande dessinée de Druillet, plus pour le plaisir des yeux que pour l'histoire.

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