Crapule king size

Nelson, crapule king size est le sixième album regroupant les daily strips initialement créés par Christophe Bertschy pour le quotidien suisse romand Le Matin.  Dupuis nous offre ici près de 50 pages de sourires, tout en couleur.


Envoyé des enfers par le Démon lui-même, Nelson est un diablotin orange en forme de flamme qui s'applique à pourrir l'existence de Julie, son chien Floyd et quelques autres qui ont le malheur de se trouver sur sa route.
Si, dans la plupart des strips regroupés dans cet album, l'argument fantastique — Nelson est un petit Diable — est peu utilisé, il est quelques cases mémorables où le surnaturel explose.
C'est le cas des blagues mettant en scène la petite sœur gothique de Julie, le Diable en personne, ou Stupidon, l'angelot archer.
Pour le reste, on pensera à Garfield (un compagnon orange particulièrement gourmand, un être humain célibataire, un chien persécuté...), mais Nelson et Julie sont moins portés sur  les questions existentielles que le chat boulimique et son maître en chandail.
Les collègues de Julie semblent, quant à eux, tout droit tirés de Dilbert, le comic strip de Scott Adams consacré au monde de l'entreprise.

Côté dessin, Bertschy, qui dessine entièrement à l'ordinateur, privilégie la simplicité et la rondeur.  Outre la clarté des situations, ce choix crée un contraste entre le trait et le propos et souligne le piquant de certains gags. On passe alors avec facilité du « c'est mignon » d'un premier regard, aux éclats de rire irrépressibles provoqués par « la tornade orange ». Qu'on soit adulte ou enfant, on adopte sans hésiter Nelson, le diablotin suisse.