Jeunesse
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Planète Larklight

Philip Reeve ( Auteur), David Wyatt (Illustrateur interne)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 20/04/07  -  Jeunesse
ISBN : 2070610551
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Aldwin   - le 20/09/2018

Planète Larklight

Philip Reeve a fait ses débuts en tant qu’illustrateur. Il a déjà mis en image plus de 40 livres pour enfants. Un beau matin, il se met à écrire et devient un auteur à succès (jeunesse). Son premier roman, Mécaniques fatales, reçoit un accueil enthousiaste et décroche le prix Smarties (l’histoire ne dit pas si la distinction est en chocolat) et le Blue Peter book award. Ce que nous dit l’histoire, en revanche, c’est que le tome 1 de Harry Potter a lui aussi reçu ce fameux (et fondant) prix Smarties.

De l’aventure en veux-tu en voilà !

Larklight, petit havre de tranquillité interstellaire, abrite Arthur, sa sœur Myrtle, et leur père Edward Mumby. Les Mumby flottent donc de-ci de-là, dans une maison-vaisseau qui voyage sur une orbite lointaine. Qui dit orbite lointaine, dit pas de voisins, voire personne à des années-lumière à la ronde. Pas passionnant pour un sou donc la vie d’une petite anglaise assoiffé de haute société et son jeune frère friand d’aventure.

Mais un matin, on sonne à la porte. Pas de facteur, ni de vendeur de chaussettes à ressort, rien de moins qu’une araignée qui se fait nommer Mr Webster. Si je disais que les ennuis commencent ici je ne mentirais pas. Après l’invasion de leur maison et la capture de leur cher père par un bastion d’araignée, Arthur et Myrtle s’enfuiront grâce à la capsule de secours, ils rencontreront Jack Havock, un pirate orphelin, et son équipage loufoque et monstrueux. Ensemble, ils devront sauver l’empire britannique (et à plus forte raison l’univers) de la terrifiante invasion arachnéenne… . Au menu : pirates de l’espace attachants, cachalots volants, cactus de mauvais poil, agents secrets britanniques et autres nuages-prophètes.

Une alchimie bancale

L’histoire est assez convenue, le héros doit sauver le monde et d’ailleurs il y parvient. Malgré tout, les aventures se multiplient et les voyages incessants entre les planètes permettent le foisonnement des personnages secondaires, ce qui donne au lecteur la sensation de fourmillement. L’intrigue est constamment en mouvement, les héros rencontrent derrière chaque page un nouveau danger, une nouvelle découverte, ou un nouvel univers.

Cette aventure soutenue associée à une écriture fluide et claire font que le livre se dévore rapidement malgré ses 400 pages.

Des histoires se croisent : Jack Havock, devenu pirate après que ses parents se sont transformés en arbre à la suite d’une épidémie, va transporter à son bord Arthur et Myrtle, et il n’y aura pas de temps pour l’ennui. Lorsque Myrtle est séparée de son frère, le narrateur, on découvre habilement son histoire à elle au travers des pages de son journal intime, qui n’est pas dépourvu d’humour.

Cet humour, s’il est toujours discret, est un des piliers de la narration. La vision décalée d’un jeune enfant confronté à une avalanche de situations nouvelles et non moins farfelues, offre un terrain de jeu qu’il aurait été intéressant de creuser un peu plus.

Malheureusement cet humour « british », aussi délicat que pertinent, est bientôt laissé pour compte au profit d’aventures extraordinaires mais très peu vraisemblables. La dernière moitié du livre pêche là où la première partie trouvait sa force et son originalité. Le récit d’aventure et d’initiation, qui laisse toujours rêveur le jeune lecteur, est peu à peu abandonné au profit d’un enjeu bien plus grand et bien moins intéressant : sauver l’univers des araignées géantes. Ce qui est bien aimable, mais qui paraît surtout facile et inévitable.

Les situations, de plus en plus improbables, sont décrédibilisées par une narration désormais presque linéaire, et l’intérêt du livre ne repose plus que sur le flot continu d’action héroïque et une pluie de mini happy-end légèrement abrutissante.

Ce qui est remarquable cependant c’est l’ingénieux enchevêtrement des univers enfantins. Celui des pirates côtoie l’espace inter-stellaire sur fond d’Angleterre victorienne, et bien entendu les agents secrets britanniques sont de la partie.

Philip Reeve est en quelque sorte un magicien du recyclage, malheureusement pour Planete Larklight, il manque une pincée de sincérité, des personnages plus attachants et une constance dans l’humour pour que l’alchimie opère véritablement.

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