Hip Hop
Les Editions Milan, spécialisées dans les publications pour enfants confirment leur passage à l’heure asiatique. Après la collection Kanko, qui continue de nous abreuver de mangas en tous genres, c’est la collection Dragons (entièrement consacrée au manwha) qui nous livre sa nouvelle série, Hip Hop.
Entendre les cris des nanas
Comme son nom l’indique Hip Hop parle de hip hop et plus particulièrement de danse. Nous suivons donc l’histoire de Tai Ha Sung, délinquant notoire et nul à l’école, et celle de sa rencontre avec Bobby, le breaker (danseur de hip hop au sol) le plus classe de son lycée. Première rencontre avec Bobby, et première rencontre avec un nouveau style de danse pour Tai Ha qui ne sait rien faire de ses dix doigts (ni de ses pieds d’ailleurs). Ayant trouvé un nouveau sens à sa vie (danser pour « entendre les cris des nanas »), ce nouvel aspirant danseur n’aura de cesse de harceler son idole jusqu’à intégrer son groupe. Il se rendra alors compte que devenir un grand breaker est beaucoup plus difficile qui'iln’y paraît : rythme, technique, style, tout reste à apprendre pour Tai Ha qui assistera dans ce Tome 1 à son premier battle.
Un Hip Hop plein de faux pas
Créer une bande dessinée sur la danse… Le but en lui-même semble difficile à atteindre. Retranscrire en dessins tous les mouvements si particuliers au break, autant dire que c’est pratiquement mission impossible. Et la mission est loin d’être accomplie pour Kim Soo-Yong dont le trait, déjà assez grossier, rend difficilement justice aux figures acrobatiques si chères aux breakers.
Le héros, pas charismatique pour un sou, est à peine soutenu par un scénario sans profondeur et un humour au ras des pâquerettes. Difficile donc d’entrer dans la danse avec tous ces mauvais points.
Reste le côté didactique de ce manwha. L’auteur ne rate en effet aucune occasion de donner les noms des figures exécutées. Après lecture, les « baby », « wind mill », « head spin », « tuckle » et autres « elbow spin » n’auront aucun secret pour vous. Kim Soo-Yong étant également un ancien danseur, il se plaît à refaire l’histoire de la danse en Corée en citant ses plus grandes influences mais également en nommant les différents artistes qui ont permis le développement de la danse hip hop dans son pays.
Hip Hop aura donc du mal à trouver son public : les danseurs ne s’y reconnaîtront pas et les amateurs de manwha auront du mal à accrocher à son scénario qui s'approche plus de la platitude de la danse de salon que de la puissante énergie propre au hip hop.