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Ouverture

Antoine Maurel ( Auteur), Hamo (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 01/07/07  -  BD
ISBN : 9782203392717
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Audrey   - le 27/09/2018

Ouverture

Noirhomme est le premier ouvrage d’Hamo, qui s’est formé aux beaux-arts, puis à la section bande dessinée de St Luc à Liège avant d’entamer une carrière d’illustrateur et d’enchaîner pour le magazine Spirou. C’est également la première oeuvre d’Antoine Maurel, jeune auteur diplômé des lettres et ayant à son actif différents postes dans le marketing et la presse.

Une version de plus sur Docteur Jekyll and Mister Hyde… pour notre plaisir !!


Journaliste prometteur, Alceste est chargé d’enquêter sur un homme d’affaire peu scrupuleux, mais il renonce finalement à sa mission première et continue de s’ennuyer chez ce banquier dont il rêve d’épouser la fille. Très vite, ses regrets et dilemmes se muent en une ombre pernicieuse qui hante ses nuits et jours. C’est le « noir homme », créature au visage monstrueux et coiffé d’un chapeau melon, qui pousse Alceste à accomplir son premier objectif, aux dépends de son amour. Harcelé, le jeune homme commet malgré lui l’irréparable. Cette mésaventure est la première du livre, qui décline les effets dévastateurs du noir homme sur plusieurs personnages.

Rien de très original sous le soleil. Du classique de Stevenson aux théories freudiennes sur l’inconscient, c’est la bonne vieille recette du dédoublement que reprennent nos deux nouveaux lurons. Mais on se laisse prendre, car bien que vu et revu, ce ressort scénaristique prolifique permet une peinture sociale fine et documentée sur les déchirements d’une époque, nourrie par des dialogues fins et subtils. Au fil des pages apparaît la bourgeoisie dans toute son austérité, la dureté du monde de la presse, ainsi que la divine comédie des artistes, du cercle des ratés au cercle des snobs, avec pour centre lumineux la figure magnétique de Victor Hugo, qui apparaît ici comme un homme assez perfide.

Une forme ambitieuse, alliant l’opéra et l’inquiétante étrangeté.

L’un des points forts de l’album est son rythme, enlevé, soutenu. On lit d’une traite cette histoire qui démarre sur les chapeaux de roues, et dont l’efficacité rythmique s’allie avec la majesté et l’ambition d’une architecture operratique. En effet, c’est une véritable ouverture qui nous est proposée, inaugurant trois volets dont on attend avec impatience le développement dans les tomes à suivre.

Cette architecture symphonique s’allie avec une ambiguïté fantastique parfaitement maintenue jusqu’à la fin du volume. Le noir homme est-il une hallucination, le démon de midi courant d’une tête à l’autre, ou bien est-ce un monstre réel, un sorcier masqué ? Quel est cette bizarre partie d’échec entamée par le noir homme et un châtelain inconnu au milieu de la nuit et du livre ? En outre, le montage est efficace et enchaîne des vignettes aux formats diversifiés et des angles effrayants, qui servent parfaitement le mystère à l’œuvre cet haletant récit.

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