Nom de code : Voltaire
Daniel Ceppi n'est pas un nouveau venu dans la bande dessinées. Voici 30 ans que sortait le premier volume des aventures de Stépane Clément (Le Guépier). Depuis, le héros a parcouru onze tomes tandis que son auteur commettait aussi des apartés (entre autres avec Christin pour La Nuit des Clandestins).
Passionné de géopolitique, grand voyageur, il aime les intrigues internationales. après la série CD Corps Diplomatique, il entame une nouvelle histoire à rebondissements avec CH Confidentiel dont le second tome vient de sortir.
Enquête diplomatique
A nouveau, la B.E.R. (Brigades des Enquêtes Réservées) doit intervenir. Il y a d'abord ces deux morts dans un hôtel, un assassinat maquillé en suicide. Par ailleurs, cette demande d'information sur un homme d'affaires, annulée par décision venue d'en haut. Et puis ce gigolo qui a fait un beau mariage est se retrouve à la tête d'un boite de nuit branchée.
Sans parler de ce yacht de luxe qui navigue en Mer Noire, d'un dirigeant africain en exil et de son garde de corps pas très clair... Il va y avoir beaucoup de travail pour démêler ne serait-ce qu'un peu de cet écheveau embrouillé...
Un peu de tout, beaucoup de rien
Il y a peu à dire sur cet album. Ceppi a déjà fait beaucoup mieux que ce mélange de genres sans vraie consistance. A la rigueur, s'il arrivait à distiller ne serait-ce que l'ombre d'un suspense, on pourrait lui trouver des circonstances atténuantes. Mais il s'évertue à expliquer, de façon presque didactique, ce qui se passe, parfois même avant que les événements ne surviennent (note pour ceux qui ont lu le 1er tome : la solution de l'enquête est en page 29).
Alors, quel est l'intérêt de ce tome ? Si l'on apprécie le dessin simple et agressif de Ceppi, on y verra beaucoup de femmes dévêtues - souvent sans aucun besoin sinon l'esthétique de la page. Car c'est dans le graphisme que l'auteur donne la mesure de son talent. Il a une manière personnelle de tracer les visages, de leur donner des expressions sans recourir aux artifices bêtifiant venus de l'extrême-orient qui rassure sur l'avenir du dessin européen. Il accompagne son histoire de décors luxueux, patiemment dessinés avec un souci de réalisme et précision agréable.
Mais le dessin ne fait pas tout et l'on s'ennuie beaucoup à suivre la belle Zoé et ses équipiers à travers la ville.