Le Français

Chef d'oeuvre de la BD, Monsieur Mardi Gras Descendres est pour l'heure LE grand ouvrage d'Eric Liberge. A 42 ans, il est un des rares à posséder un style inimitable et reconnaissable entre tous. Avec Les Corsaires d'Alcibiade, il s'est lancé dans une nouvelle aventure avec le scénariste de John Lord, Le Livre de Sam, Gargouilles et Marshall : Denis-Pierre Filippi. Une série en court qui n'empêche pas Eric Liberge d'avoir une valise de projets pour les mois qui viennent. Il doit signer aux éditions du Louvre : Aux heures impaires, un one shot avec Futuropolis sur le célèbre musée. On le retrouvera également aux manettes d'une trilogie chez Dupuis : L'Empire du Rêve, prévu au printemps 2008. Et enfin il prépare le tome 12 de la série Le Voyageur, entamée chez Glénat en mars dernier et qui doit comprendre 13 tomes avec Pierre Boisserie et Eric Stalner au scénario.

Les corsaires au Pôle Nord

L'équipe de surdoués de l'organisation secrète Alcibiade poursuit sa chasse aux trésors autour du monde. Cette fois ils ont rendez-vous au Pôle Nord pour chercher un drakkar pris par les glaces et surtout rempli d'or. Mais la mission s'avère particulièrement dangereuse. D'autres chasseurs sont aussi à la recherche du bateau viking et n'ont pas l'intention de partager le butin. Et surtout mille dangers attendent les explorateurs sur place même si Alcibiade bénéficie d'une technologie particulièrement avancée pour le début du XIXème.

Des corsaires version steampunk

La petite équipe d'orphelins qui compose Les Corsaire d'Alcibiade a une nouvelle mission. Encore une fois, la principale caractéristique de ce troisième tome ce sont les dessins d'Eric Liberge. Il excelle dans tout ce qui est décor, notamment lorsqu'ils sont plutôt sombres. Son trait fait merveille lorsqu'il s'agit de montrer une base abandonnée sous les glaces où les sous-sols de Venise que les héros vont visiter. Et on sent un certain plaisir à dessiner des véhicules à la sauce steampunk faits de métal et de vapeur. Ses versions de véhicules amphibies sont par exemple des merveilles. Même chose pour ses bateaux. Seul bémol, les personnages dont les traits se ressemblent un peu trop. On a tendance à s'y perdre entre les héros (surtout les filles) et on le sent moins à l'aise. Néanmoins, ce troisième tome propose comme les deux premiers d'assez belles planches.

Côté scénario, l'intérêt est double. Tout d'abord la mission dans le froid polaire ne manque ni de surprises assez angoissantes ni de cruauté. Certains héros passeront l'arme à gauche dans cet univers hostile. Ensuite, l'équipe de jeunes gens commencent sérieusement à se poser des questions sur l'organisation qui les emploie. Ce n'est pas encore la révolte mais on sent qu'elle n'est pas loin et que les auteurs ne manqueront pas d'explorer cette voie dans les prochains tomes. Si on rajoute l'arrivée d'une troisième larron dans le combat permanent qui les oppose à Edinger, l'intrigue a le mérite de se complexifier et de laisser entrevoir de belles possibilités pour la suite du scénario. Tant mieux car cette série a un potentiel qui n'est pas encore exploiter pleinement. A suivre.