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Astral Project

Marginal (Scénariste), Syuji Takeya (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 05/10/07  -  BD
ISBN : 2203003022
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mous   - le 31/10/2017

Astral Project

Marginal, dont le vrai nom est Garon Tsuchiya, fait ses débuts en tant que scénariste de manga avec East of the Sun, West of the Moon (mis en image par le grand Katsuhiro Otomo en 1979). Parmi ses oeuvres les plus représentatives, on peut citer Border, Hard & Loose et surtout Old Boy, adapté au cinéma. Syuji Takeya débute en 1997 avec le manga Tsuki no Tsume. Il a également signé Planet 7 et Miragoroshi no Maria.

La musique adoucit les moeurs (et élève les esprits)

Une nuit, alors qu'il traîne en boîte, Masahiko reçoit un coup de téléphone anonyme lui annonçant la mort d'Asami, sa soeur aînée. Il décide alors de retourner chez ses parents afin de récupérer un objet à garder en souvenir d'elle. Il choisit de prendre le dernier CD qu'elle a écouté, un CD gravé, resté dans son lecteur. De retour à Tokyo, à l'écoute du CD, Masahiko se retrouve flottant dans les airs... au-dessus de son propre corps ! Il commence alors à tenter diverses expériences : survoler Tokyo, se rendre d'un lieu à un autre, attraper des objets... C'est ainsi qu'il rencontre deux personnes qui, comme lui, peuvent sortir de leur corps. Le peu de mots qu'il échange avec eux ne fait que multiplier les questions : pourquoi ce CD lui permet-il de quitter son enveloppe corporelle ? Quelles sont les autres entités existant dans ce monde ? La mort d'Asami est-elle liée à tout cela ? Masahiko commence donc à enquêter sur le musicien à l'origine de cette musique : Albert Ayler, un jazzman américain de génie, mort de manière mystérieuse...

Du bon et du moins bon...

Astral Project
reprend un thème maintes fois utilisé dans les oeuvres à portée fantastique : les histoires d'esprits et les fantômes. Petit changement cette fois-ci, c'est la façon d'aborder le sujet. La décorporation a en effet rarement été explorée en manga et dans la bande dessinée d'une façon générale. Mais la trame d'Astral Project reste malgré tout classique : un héros, un objet magique et mystérieux, de nouveaux pouvoirs liés à cet objet et des questions. Pleins de questions.

Et lorsque l'auteur tente d'apporter une certaine touche mystique et ésotérique à coups d'explications et de détails sur le phénomène ou sur le nouveau monde dans lequel évolue le héros, c'est tout le manga qui n'en ressort que plus alourdi.

Les personnages secondaires restent également trop secondaires, et le lecteur pourra même se poser la question de l'importance d'un personnage tel que Misa, qui apparaît dans le premier volume et dont l'intérêt reste relativement limité dans le deuxième tome. A part celui de belle de service dont Masahiko a de grandes chances de tomber amoureux.

De plus, la plupart des questions posées dans le premier tome ne trouvent pas de réponse dans le deuxième, qui d'ailleurs apporte encore d'autres questions.

Un peu décevant lorsque l'on sait que derrière le pseudonyme Marginal se cache en réalité le talentueux Garon Tsuchiya, à qui l'on doit notamment le manga Old Boy, adapté au cinéma par le réalisateur coréen Park Chan Wook, qui fut d'ailleurs récompensé par le prix du jury du Festival de Cannes en 2004.

Le trait de Suyji Takeya, même s'il est d'une finesse remarquable, reste malgré tout irrégulier, en particulier en ce qui concerne l'usage des noirs et des traits épaissis pour accentuer certaines émotions. Capable du bon, comme du moins bon, Takeya nous sert tout de même des planches de bonne facture et d'une maturité exemplaire.

Et s'il y a bien une chose que l'on ne pourra pas retirer à Astral Project, c'est bien son ambiance jazzy à souhait et empruntée aux films noirs, avec prostituées de luxe et producteurs véreux pour planter le décor d'un Tokyo digne d'un film de genre.

On trouve donc dans ce manga le meilleur et le moins bon, sans jamais atteindre le pire. À découvrir malgré tout.

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