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Chercheau

Alain Le Bussy ( Auteur), Yoz (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/12/07  -  Livre
ISBN : 9782754403917
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ketty   - le 31/10/2017

Chercheau

Alain le Bussy, connu dans le Fandom SF comme «l'homme qui écrit plus vite que son ombre » est un auteur belge francophone.
Quarante romans et deux cents nouvelles constituent son impressionnante bibliographie.
Publié au Fleuve Noir dans les années 1990, Alain le Bussy revient en force, dès 2004, à la création des éditions Eons, qui publient, entre autres, ses deux cycles de Yorg et d'Aqualia.
Cette dernière série reprend quelques récits déjà parus au Fleuve Noir, dont Delta, prix Rosny Aîné 1993. Les autres textes viennent combler les lacunes chronologiques entre ces romans réédités.
Les aventures racontées dans Chercheau, quatrième tome du cycle d'Aqualia, se situent en amont de celles de Delta.

Histoire d'eau

Dans Colocta, le précédent épisode, les orbites de la planète océan Aqualia et de sa sœur désertique, Octa, se sont rapprochées, provoquant un cataclysme, le Grand Bouleversement.
Classé tabou, l'événement n'en a pas moins transformé la vie sur Octa.
Chercheau débute près de cent ans après, dans une petite oasis, Chéra, dont les ressources en eau diminuent dangereusement.
Térinn, plus curieux que les autres villageois, part en expédition vers le nord et y découvre une étendue verdoyante. Contre toute attente, la nouvelle provoque le courroux du chef du village qui le condamne à la Survie, le plus terrible des châtiments.
Le soutien de quelques amis et l'affection des deux femmes qu'il aime sont son seul atout. Sera-ce suffisant pour traverser victorieusement l'épreuve fatale ?

Futur nostalgique et héros sur mesure

Le récit se déroule dans un futur qui a oublié son histoire. Les humains vont alors, au fil de l'aventure, retrouver des artefacts, indices des temps passés. Ici, ce sont les allumettes, les caves, les cultures de carottes, les confitures...
Mais dans Chercheau, les mots ont, eux aussi, perdu de leur substance. Ils sont les véhicules en panne de traditions éculées. Seul un élu, grand, droit et exceptionnellement intelligent, comme il se doit, va être capable de les interroger et de renouer avec la langue d'antan, nécessairement plus riche.
L'exagération des qualités de Térinn le rend suspect et peu crédible. Il est naïf, mais prompt à apprendre et fait montre de tant de vertus qu'il en devient antipathique. Son génie est tel qu'il parvient à réinventer les termes exacts (!) du passé pour désigner ses redécouvertes : le feu, les flammes, la braise, les cendres, dont on s'étonne de l'inexistence, dans un monde qui souffre des rigueurs de son soleil brûlant.

Un le Bussy sans surprise

Malgré des coutures apparentes, le quatrième tome d'Aqualia reste un roman agréable. Le texte, fluide et plutôt bien construit, confirme les qualités de conteur qu'on connaissait à Alain le Bussy. Cependant, pour qui suit, même de loin, la carrière de cet auteur, Chercheau constitue une nouvelle déception.
Si l'on admire le Bussy pour son étonnante productivité, on continue d'attendre le moment où toute son énergie se concentrera sur un seul roman longuement mûri ; le roman majeur qui nous livrera l'homme, son art et son regard sur le monde.
Pour l'heure, on se contentera d'un épisode de plus (treize sont prévus à ce jour) de la série de Delta.

La nouvelle jointe : un Harlequin de l'espace

Jacqueline H. Osterrath, grande figure du Fandom SF disparue le 23 octobre dernier, est l'auteur de la nouvelle Algues.
Hialmar, jeune commandant de vaisseau, est amoureux de ses deux cousines (encore une fois, un homme pour deux femmes !) qui l'attendent entre deux missions, espérant qu'il fixe bientôt son choix. Lorsqu'il conduit le grand détective Szymonski sur la planète Meleck Minor, des plantes étranges sont mêlées à une affaire de crime passionnel...
Avec sa construction acrobatique, son intrigue un peu plate et ses femmes minaudières, ce texte a double valeur d'hommage et de témoignage. Il associe le nom des éditions Eons à celui de la fondatrice de la première revue Lunatique et montre que point n'est besoin de déborder de talent littéraire pour repérer, avec un goût sûr, celui des autres.

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