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La Forêt de Miyori

Hideji Oda ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 06/03/08  -  BD
ISBN : 9782745930347
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Clement   - le 27/09/2018

La Forêt de Miyori

Hideji Oda est né à Iwate, au Japon. Tout en suivant des études de design et en exerçant le métier de masseur, il publie son premier manga, Dispersion (Casterman, 2004), dans le prestigieux magazine Afternoon en 1991. Suivra ensuite une autre série, Kû no Sekai (Le monde de Ku), adaptée en France sous le titre Terrain Vague (Casterman, 2005). Hideji Oda enseigne aujourd’hui le manga à l’université. La Forêt de Miyori, paru en 2004 au Japon, est son dernier album.

Reine de la forêt

Lorsque sa mère quitte le foyer familial pour fuir avec un autre homme, la jeune Miyori est obligée d’aller vivre chez ses grands-parents, à la campagne, ce qui n’est pas sans épouvanter cette jeune tokyoïte rebelle de 11 ans. Mais lorsqu’elle se rend pour la première fois dans la forêt qui jouxte la maison, elle y fait la rencontre des esprits qui l’habitent, les yokai, qui lui apprennent qu’elle doit succéder à sa grand-mère en tant que reine de la forêt et sera chargée de la protéger des hommes. Un rôle qui prendra bientôt toute son importance, puisque Miyori va apprendre que des promoteurs immobiliers projettent de raser la forêt pour construire un barrage.

En terrain connu

Dès la couverture, La Forêt de Miyori évoque Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki ou Pompoko d’Isao Takahata. Comme ces deux films d’animation, le manga de Hideji Oda met en scène les yokai, personnages comiques et attendrissants (kawai, disent les japonais) à mi-chemin entre le petit animal et l’esprit de la forêt. Autrefois partie intégrante de la culture nippone, puis relégués au rang de superstition lors de la modernisation du japon au XIXème siècle, ils connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt formidable grâce au succès des films de Miyazaki. Ici encore, ils sont associés à la lutte contre l’industrialisation massive et à la protection de la nature, un thème galvaudé mais heureusement traité avec une certaine subtilité.

L’écologie n’est pas le seul objet de ce manga, puisque Hideji Oda y aborde aussi quelques-uns de ses thèmes favoris comme la solitude ou les relations familiales. Et bien que le manga soit destiné aux enfants, Hideji Oda réussit à y traiter avec un certain talent des sujets plus adultes, comme le suicide ou l’adultère. Certaines scènes particulièrement violentes, comme celle où Miyori abat en rêve ses deux parents d’une balle dans la tête, contrastent avec les bucoliques balades dans la forêt peuplée de yokai rigolos.

Le dessin est soigné, bien plus détaillé que la moyenne des productions mangas, ce qui contribue à donner à la forêt une profondeur mystérieuse. Le découpage de l’histoire en courts chapitres de quelques pages permettra aux plus jeunes d’aborder facilement cette histoire, même si l'on est frustré par la fin du manga, faute de conclusion, comme si plusieurs épisodes manquaient.

La Forêt de Miyori est un manga sympathique, mais pas inoubliable, et bien loin de la force d’évocation et de la profondeur d’un Miyazaki. On pourra tout de même en conseiller la lecture aux plus jeunes lecteurs épris de culture japonaise.

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