Livre
Photo de L'Homme qui dessinait des chats

L'Homme qui dessinait des chats

Ange (Traducteur), Hélène Collon (Traducteur), Michaël Marshall ( Auteur), Benoît Domis (Traducteur), FBDO (Illustrateur de couverture), Claire Murray (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/03/08  -  Livre
ISBN : 2352941811
Commenter
ketty   - le 31/10/2017

L'Homme qui dessinait des chats

Michael Marshall, auteur anglais du célèbre polar Les Hommes de paille  a débuté sa carrière d’écrivain avec des nouvelles. Publiés en revue ou dans des anthologies, ses textes ont souvent été remarqués et primés (un Icarus, plusieurs prix de l’histoire courte de la Brithish Fantasy Society). Ainsi, la nouvelle L’homme qui dessinait des chats, lui a valu deux prix et prête son titre à  la version française  d’un recueil de 30 textes publié par Bragelonne, dont le titre original est More Tomorrow and Other Stories (2003).

Trente bonnes nouvelles

Parues entre 1994 et 2003 les nouvelles sélectionnées pour ce recueil appartiennent à différents genres. Que ce soit du fantastique, de l’horreur ou de la science-fiction, chaque récit est l’occasion d’explorer un univers particulier : le monde des geeks, celui des fans de polar, l’esprit d’un psychopathe, la vie d’un couple, un village… Le plus souvent, tout se joue dans un quartier de Londres et l’intrigue, généralement à la première personne du singulier, happe inexorablement le lecteur. Si deux textes, sans être mauvais, apparaissent un peu plus faibles que les autres, distinguer les meilleurs s’avère plus compliqué.

Le Livre des nombres irrationnels, Plus cruel que la mort et D’autres portes sont des récits particulièrement déroutants. Ils créent dès les premières lignes, entre le lecteur et le narrateur, une complicité dont on a du mal à se défaire au moment où on comprend à qui on a vraiment affaire.

Sauvegarde et La Joie de recevoir, relèvent clairement de la SF. Le premier suppose la possibilité de sauvegarder les meilleurs épisodes de sa vie, afin de les recharger en cas de besoin. L’ennui, c’est que l’informatique, même à un tel niveau, n’est pas exempte de ratés. Le second texte, lui, met en scène des enfants élevés dans une sorte de « ferme-prison » dans un but particulier qu’ils n’auraient peut-être jamais dû découvrir.

D’autres textes plus légers, apportent à l’ensemble une touche de poésie. C’est le cas de Charmes : une jeune femme cherche un CD de musique classique à offrir à sa mère et se fait du souci pour ses parents qui se disputent fréquemment. Un homme chez le disquaire prétend connaître le disque idéal. Le Cadeau est l’histoire d’un vieux père qui faisait de merveilleux emballages cadeau sans le moindre raccord visible. Peu de temps avant Noël, sa femme meurt et sa fille, effondrée, arrive à la maison familiale. Quel cadeau lui offrir ?

Un pavé pour la plage ?

Non content de peser ses 700 grammes pour près de 550 pages, L’homme qui dessinait des chats est un ouvrage dense. Chaque histoire, prenante, ouvre un monde qui ne se quitte pas d’un simple changement de page. Angoisse, étonnement, ravissement, il plane toujours, en fin de récit, une émotion forte qui donne envie de faire une pause avant de passer à la suite. L’idéal, en abordant ce livre, est donc de disposer de temps pour savourer, en plus de chaque nouvelle,  les clins d’œils, les réflexions annexes et les retournements spectaculaires et toujours imprévisibles.

Saluons donc cette publication de Bragelonne, en regrettant toutefois les quelques coquilles et erreurs résiduelles qui ne parviennent pas, heureusement, à gâcher le plaisir de lecture.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?