L'Attaque des raptors / SOS Oviraptors

Steve Cole est un écrivain anglais né en 1971. Il est l’auteur des séries jeunesse Les Astrosaures, dinosaures ayant colonisé l’espace, et Cows In Action, bientôt traduite en France chez Milan, mettant en scène des vaches agents secrets voyageant dans le temps. Il novellise également des épisodes de la série TV Doctor Who (nouvelle version).

Sébastien Telleschi, qui illustre l’édition française des Astrosaures, est un dessinateur et graphiste français. On a déjà pu le voir chez Milan dans les magazines Julie et Zaza Mimosa, ou dans le roman Mille milliards de pirates, écrit par Gérard Moncomble. Il fait également partie d’un collectif d’illustrateurs niçois, Le Bocal.

L’Attaque des raptors

Dans ce premier volume de la série Les Astrosaures, on découvre un univers insoupçonné sur Terre : les dinosaures, loin d’avoir disparu après la chute d’une météorite il y a 60 millions d’années, ont colonisé une partie de la galaxie et contrôlent une région de l’espace appelée Quadrant Jurassique. Deux communautés se partagent cette région : les herbivores, pacifistes qui vivent dans le secteur végétarien, et les carnivores qui, dans le secteur du même nom, ne cessent de fomenter des complots pour s’emparer des planètes (et des habitants !) herbivores.

Afin de protéger le secteur végétarien, une équipe de choc a été constituée : les Astrosaures, avec à leur tête le stégosaure Teggs, le plus courageux d’entre eux, capitaine du Sauropode. Pour leur première mission, ces défenseurs de l’espace vont affronter des raptors qui kidnappent deux athlètes attendus pour les Olympiades. Pourquoi ces terribles carnivores s’en prennent-ils à d’innocents sportifs ? C’est ce que devront découvrir Teggs et son équipage.

SOS Oviraptors

Dans ce second épisode, Teggs et ses amis doivent protéger les derniers œufs d’une espèce en voie de disparition, les platéosaures, et les emmener sur une planète isolée où l’espèce pourra se régénérer dans la sérénité. Mais ces œufs précieux sont aussi convoités par les oviraptors, dont le roi est friand de tout ce qui peut servir à faire une bonne omelette. Arrivés sur la terre promise des platéosaures, les héros vont se rendre compte qu’elle n’est pas aussi accueillante que prévu.

Un univers original et rigolo

On pourrait dire que Steve Cole n’a pas pris trop de risques en imaginant que les dinosaures ont colonisé l’espace. Ces animaux disparus sont à la mode depuis plusieurs années et presque tous les enfants en sont friands. Mais on aurait tort de réduire la série Les Astrosaures à une simple opération opportuniste. En effet, Steve Cole a créé un univers suffisamment riche, cohérent et original pour que sa sincérité ne soit pas mise en doute. Surtout, il ne se prend pas au sérieux : l’humour est une composante essentielle de ses livres. L’auteur joue ainsi avec malice des caractéristiques de ses personnages. Pour n’en citer qu’un, le carburant des vaisseaux spatiaux est composé de… fumier, que les Astrosaures produisent eux-mêmes en mangeant des plantes à longueur de journée ! Ce petit gag récurrent sur la faim des héros (si le courage de Teggs est sa principale qualité, c’est avant tout un estomac sur pattes !) est l’un des principaux ressorts comiques de la série.

Les héros non plus ne se prennent pas au sérieux. Les illustrations de Telleschi, agréables à l’œil, contribuent à leur donner une allure bonhomme et sympathique. Teggs, malgré son intelligence et sa force, commet régulièrement des gaffes. Il n’est donc pas infaillible et a même le sens de l’autodérision, ce qui le rend particulièrement attachant. Cole ne néglige pas non plus ses personnages secondaires, tous plus loufoques les uns que les autres, même chez les méchants.

Des aventures entraînantes

En ce qui concerne les histoires, on est clairement du côté de l’aventure. La mise en place est simple et rapide. Le rythme est soutenu, l’action ne s’arrête jamais, et l’ensemble est écrit avec un ton enjoué, empreint d’optimisme, qui séduira les jeunes lecteurs sans difficulté. De plus, le texte est aéré et les illustrations représentent un vrai plus pour donner vie aux aventures des personnages.

Ces deux premiers ouvrages ne sont toutefois pas du même niveau. Si L’Attaque des raptors permet de planter le décor et de familiariser le lecteur avec les héros, son intrigue est plutôt maigre et manque d’enjeu – ce qui ne l’empêche pas d’être distrayante. SOS Oviraptors est nettement plus réussi côté scénario. Déjà, il est axé sur la sauvegarde d’une espèce, ce qui lui confère une dimension pédagogique et écologique qui manquait au premier épisode. De plus, il joue sur la thématique de l’œuf comme articulation de l’action, sorte de fil d’Ariane en adéquation parfaite avec le mode de reproduction des dinosaures. Même si globalement l’histoire reste simple et privilégie l’efficacité, Cole fait preuve de plus d’inventivité que dans le premier tome, et glisse quelques phrases à caractère moral qui ne sont pas dénuées d’intérêt et restent suffisamment discrètes pour ne pas paraître artificielles.

Idéal pour les enfants

La série des Astrosaures est ainsi idéale pour les jeunes lecteurs du primaire (et peut-être début du collège), qui y trouveront action, évasion et héros attachants. Steve Cole a su créer un univers original et attrayant, surfant sur la vague de sympathie pour les dinosaures mais en exploitant le sujet de manière inventive. Les illustrations de Telleschi, distillées tout au long des ouvrages, ne sont pas superflues et servent la lecture en créant de petites oasis de repos pour l’œil. Une vraie réussite !