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Photo de Vostok

Vostok

Luc Brahy (Dessinateur), Achille Braquelaire (Scénariste), Eric Corbeyran (Scénariste), Bérengère Marquebreucq (Coloriste)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/08  -  BD
ISBN : 9782505004714
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Christian   - le 31/10/2017

Vostok

Trois mois après le premier album de la série Climax, Vostok est le second épisode des aventures de l'équipe d'Imago Mundi, reconvertie en gendarmes écologiques de la planète. Autant dire que les trois mousquetaires de la reconversion verte, Brahy au dessin, Braquelaire au pitch scientifique et Marquebreucq aux couleurs, sans oublier le D'Artagnan de l'équipe, l'illustre graphomane Eric Corbeyran et sa fine plume, n'ont pas chômé. Bel effort.

Le premier album pataugeait un peu entre une continuité avec la série précédente, Imago Mundi, et une velléité de renouveau, dans le désert blanc de l'Antarctique. Le tout sous couvert de zizanie interne. Rien n'allait plus entre Loïc, le physicien culturiste, Léia, la Lara Croft de l'octet, et Harald, le penseur. Chacun partait dans ses propres aventures. Le second album commence sous les mêmes auspices, mais il amorce un début de rapprochement, puisque Loïc et Léia vont devoir joindre leurs efforts pour triompher de l'adversité. Le propos devient plus clair et on commence à discerner les ennemis.

Happy end à Vostok


Le physicien Loïc, en rupture avec l’agence Imago Mundi, ne parvient pas à mener à bien sa mission dans la base antarctique russe de Vostok. Venu à la demande de sa compagne Alieska, il doit évaluer la densité de la couche géologique qui surplombe un lac d’eau préservé depuis des millénaires. Il lui manque les compétences informatiques pour interpréter correctement les données collectées grâce à de nouvelles technologies laser. Heureusement, sa belle collègue informaticienne d’Imago Mundi, Léia, perdue dans le désert blanc, a été retrouvée saine et sauve par une équipe russe.

Dès lors, Loïc et une Léia rétablie retrouvent leur complicité pour réaliser l’étude géologique sur Vostok et pour élucider le mystère des données falsifiées sur la base française de Dumont d’Urville. L’agence Imago Mundi a beau être menacée d’implosion, les informations vont pleuvoir…

Climat glacial


Des désaccords apparaissent entre Harald, le patron, et Loïc, le physicien de génie. Pour prendre un peu de distance avec l'agence, celui-ci mène incognito une mission solo en Antarctique. Heureux hasard, puisque c’est justement au Pôle Sud que Léia a été envoyée par Harald. Cette coïncidence chanceuse vaut aux deux protagonistes de mener deux missions en parallèle. Par flashbacks interposés, le scénario éclaire le lien déliquescent entre la série Climax et Imago Mundi, la série précédente. Les missions et les mystères qui planaient sur l’Antarctique sont résolus dans cet album (on se doutait que les malversations étaient motivées par des intérêts économiques), mais l’avenir de l’agence est toujours menacé. Il fera sans doute l'objet d'une attention plus soutenue dans les albums suivants. Peu d’action véritable dans cet album en dehors d’une course poursuite sur la glace qui justifie la page de couverture. Au total, une intrigue plutôt cérébrale, non-SF, mais dont la vraisemblance et la précision scientifique plairont aux amateurs de hard SF.

Les flashbacks sont conduits de façon plutôt originale. Là où d’autres se contentent habituellement de reprendre, dans les premières pages, les images de l’album précédent avec un résumé, les auteurs reprennent les mêmes scènes vues sous un autre angle et les mêmes dialogues que ceux de l’album précédent en les enrichissant. Amusant. À noter la citation du début. Après celle de Roald Amundsen, le premier homme à avoir atteint les Pôles Sud et Nord, une citation de Tim Flannery, le paléontologiste australien, fameux défenseur de l'environnement, dans cet album.

Même tonalité graphique que dans le premier album, aux couleurs sombres dominantes, ce qui est paradoxal quand nombre de scènes se déroulent sur la glace du Pôle. On note toutefois un moindre contraste entre les scènes dessinées, privilégiant les personnages, et les scènes « peintes », qui mettent au premier plan les paysages de glace. Un peu plus de bleu vert grâce aux séquences sous-marines.

Un cycle bien documenté, un propos bien pensant, un dessin sans bavure, plus homogène. Dommage que les personnages paraissent tous si tristounets. Le scénario manque vraiment de fanfarons. Même dans Buck Danny, il y avait un Sonny pour dérider les psychorigides. Même l'aventure amoureuse de Loïc a du mal à réchauffer l'atmosphère. Alors le réchauffement climatique dans l'Antarctique...

Une série sans fantaisie, mais une série sérieuse qui séduira les plus avertis et pas seulement les aigris.

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