Forest faeries
Séverine Stiévenart s’occupe de la section BD du magazine Khimaira. Elle expose ici des photos prises dans des bois ; elle a aussi écrit les textes qui les accompagnent.
Un bel objet
Le vœu affiché par cet album est de nous mettre sur les traces de l'existence des fées. Ainsi, à en croire le quatrième de couverture, nous avons là « des preuves extraordinaires de l’existence des fées sous forme de merveilleuses photographies réalisées sans aucun trucage ».
Même si l'on ignore ce quatrième de couverture, force est de constater que les différents textes qui émaillent cet ouvrage sont dans la même veine : l’objectif de nous mener sur les traces des fées est-il atteint ? La démarche pleine d'enthousiasme de l'auteur s'appuie sur des photos d'arbres aux formes étranges et le tout évoque un album d'écolier réalisé après une promenade en forêt.
Nous sommes donc en présence d’un bel objet avec du papier de qualité. Certaines photos sont particulièrement réussies et l’utilisation du noir et blanc, à l’exception notable de quelques pages centrales, donnent un certain cachet à l'ensemble et ajoute au mystère. Les photos sont une invite à regarder au-delà des simples apparences, même si certaines d'entre elles touchent moins que les autres.
Un contenu trop inégal
Quant aux textes (la préface de Pierre Dubois ne fait pas exception), nous avons égrainé en substance le message suivant : les fées existent, regardez bien ! Les courtes notices qui accompagnent les photos sont assez jolies et on sent que l'auteur cherche à nous faire partager son émerveillement. Le problème est que ces textes sont beaucoup trop courts ; on a l'impression d'être à la lisière des bois, sans jamais pouvoir y pénétrer tout à fait.
En fait l'objectif de l'ouvrage est sans doute trop bien atteint : les traces de l'existence des fées sont là, mais le tout n'est qu'effleuré. On ressort frustré de la promenade, avec le sentiment qu'on pouvait la continuer encore un peu. Il reste la postface de Christophe Van de Ponseele qui donne quelques pistes de lecture. Il est dommage d’ailleurs qu'elles n’aient pas été davantage explorées, il y avait matière à faire quelque chose de plus fouillé que les courts textes de l’album.
Quelques jolis passages, mais au bout du voyage, on a l’impression d’avoir vu trop peu de choses ; sans doute une facétie de plus de nos amis de féérie...