Le journal de Nicolas Dorthiez à Londres
La collection « J’ai la Terre qui tourne » de Mango Jeunesse s’adresse aux enfants à partir de huit ans. Elle propose les journaux de voyage de jeunes français fictifs qui découvrent un autre pays et sa culture. Après Le Journal de Lisa Manin à Venise, Le Journal de Roxane Vernet au Sénégal, Le Journal de Paul Balmer en Inde, c’est Nicolas Dorthiez qui s’en va pour Londres, guidé par la plume de Xavier Mauméjean.
Londres en kaléidoscope
Nicolas Dorthiez est un jeune Parisien ordinaire, vivant dans une famille caricaturale avec sa mère enseignante, son père chef cuisinier et sa petite sœur Camille, qui n’est encore qu’un bébé. Nicolas a des difficultés en anglais, ce qui lui vaut d’être envoyé quelques jours à Londres chez des amis de ses parents : Kathryn, qui enseigne le dessin, Frank, historien et leur fille Liz. Nicolas sympathise rapidement avec cette dernière et s’amuse de l’excentricité de ses hôtes qui lui concoctent une visite de Londres un peu particulière, entre la lumière et l’ombre, entre le passé et le présent.
Le Journal de Nicolas Dorthiez à Londres laisse une part importante à l’image. Toutes les deux pages apparaît un collage coloré de l’illustratrice-graphiste Hélène Swynghdauw. Chacune de ces images révèle un aspect de Londres, ville historique mais aussi ville moderne, étrange et cosmopolite.
La langue, simplifiée pour l’occasion, n’en est pas moins juste et sensible. Les soucis familiaux de Nicolas sont suggérés par petites touches plutôt que dévoilés d’emblée. La pensée de l’enfant est suffisamment complexe pour être crédible et révèle, malgré la taille limitée de l’exercice, un caractère vraisemblable.
Malgré les contraintes didactiques de la série, on retrouve tout de même, en filigrane de ce récit, des traces de l’univers de Xavier Mauméjean.
Car ce qu'il fait découvrir à Nicolas Dorthiez, outre les inévitables attractions touristiques, c’est le Londres qui fascine l’auteur, Le Londres de Jack l’éventreur, de Sherlock Holmes et, surtout, de Peter Pan dont l’esprit plane sur le récit tout entier et se trouve même incarné par l’ami de Liz, Peter l’orphelin.
Les deux objectifs de cet ouvrage — divertissement et ouverture culturelle — sont atteints avec élégance et légèreté. Le livre, souple, agréable à feuilleter devrait plaire aux petits curieux et susciter des envies de voyages.